Insultes racistes contre Vinicius Jr : la justice espagnole ouvre une enquête

par M.G avec AFP
Publié le 23 mai 2023 à 8h03, mis à jour le 23 mai 2023 à 10h31
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Source : Sujet TF1 Info

Le parquet de Valence a ouvert une enquête lundi, au lendemain des nouvelles insultes racistes contre Vinicius Jr.
Les investigations portent sur un "délit de haine" présumé.

La justice espagnole se saisit de l'affaire. Une enquête pour "délit de haine" présumé a été ouverte lundi par le parquet de Valence, à la suite des insultes racistes dont a fait l'objet Vinicius Jr la veille. En parallèle, le Conseil supérieur des sports (CSD) espagnol a affirmé être en train d'analyser les images afin d'identifier "les auteurs de ces insultes et comportements pour proposer les sanctions appropriées"

Ces investigations interviennent après les injures proférées à l'encontre de l'attaquant brésilien lors de la rencontre entre Valence et le Real Madrid (1-0), dimanche à Mestalla. "Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième ni la troisième. Le racisme est normal en Liga", a dénoncé le joueur de 22 ans, exclu en fin de rencontre après une échauffourée. Cet incident a provoqué le dépôt de plainte de la part du club Merengue et de l'AFE, principal syndicat des joueurs en Espagne. 

Un problème de racisme

Luis Rubiales

Dans le rapport remis comme chaque semaine aux autorités compétentes, la Liga (championnat espagnol) a déclaré lundi soir avoir identifié "distinctement" des insultes racistes et des cris de singe. De son côté, le président de la Fédération espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, a reconnu que le football espagnol avait "un problème de racisme". C'est pourquoi le dirigeant réclame la mise en place de "mesures plus vigoureuses", qui pourraient aller jusqu'à la fermeture de tribunes, voire de stades en cas de récidive. 

Déjà huit plaintes... mais aucune sanction

Quatre personnes ont par ailleurs été arrêtées mardi en Espagne dans le cadre de l'enquête sur la pendaison fin janvier d'un mannequin à l'effigie de l'attaquant du Real Madrid, Vinicius Junior. Trois d'entre elles sont des "membres actifs d'un groupe ultra de supporters d'un club madrilène", a annoncé la police sans identifier ce club.

Jusqu'ici, la Liga a assuré avoir transmis huit plaintes cette saison pour des incidents subis par Vinicius, mais aucune n'a encore débouché sur une sanction. Les seules mesures prises sont venues des clubs, comme Valladolid ou Majorque, qui ont retiré des abonnements pour une période déterminée aux supporters identifiés. 

Les récents propos de son sulfureux président Javier Tebas laissent à penser que le championnat espagnol voit ces incidents comme des faits ponctuels plutôt qu'un phénomène plus global. "Nous ne pouvons pas permettre que soit ainsi entachée l'image d'une compétition où plus de 200 joueurs de race noire (sic) dans 42 clubs reçoivent chaque jour le respect et l'affection de tous les supporters, et où le racisme est un cas extrêmement ponctuel (neuf plaintes) que nous allons éradiquer", a-t-il ainsi indiqué sur Twitter. 

Cette position n'est pas du goût de l'entraineur madrilène, Carlo Ancelotti, qui fustige des demi-mesures. "Que s'est-il passé jusque-là ? Des rapports qui n'ont abouti à rien (...) La solution, c'est d'arrêter le match", a-t-il réagi à chaud, dimanche soir, avant d'être rejoint par son homologue barcelonais, Xavi, lundi.

Le Brésil exprime son "mécontentement" à l'Espagne

L'affaire a eu des résonances jusque dans les plus hautes sphères de l'État puisque le Brésil a fait part de son "mécontentement" à Madrid. "Il y a eu un contact téléphonique" avec la représentante espagnole, Maria del Mar Fernandez-Palacios, "pour lui faire part du mécontentement du gouvernement brésilien face aux attaques racistes répétées contre le joueur" de football, a assuré à l'AFP une source du ministère des Affaires étrangères. 

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Brasilia a exprimé à la diplomate son "espoir que des mesures soient prises dans cette affaire" par le gouvernement et les autorités sportives espagnoles. "Ce n'est pas possible, au 21e siècle, de faire face à des préjugés raciaux aussi forts dans autant de stades de football", conclut le président brésilien Luiz Inacio Lula. 


M.G avec AFP

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