JO 2024 : ces départements qui refusent le passage (trop coûteux) de la flamme olympique

M.G | Reportage TF1 Carlo Paredes, Emmanuel Sarre
Publié le 15 février 2022 à 13h48, mis à jour le 16 février 2022 à 18h09

Source : TF1 Info

Pour des raisons budgétaires, la Creuse a annoncé avoir refusé la proposition du comité d'organisation des Jeux de Paris 2024 de faire transiter la flamme olympique sur son territoire.
La Haute-Vienne jette aussi l'éponge.
Les organisateurs ambitionnaient de faire passer la flamme par tous les départements français.

Un projet qui prend du plomb dans l'aile. Le comité d'organisation a récemment annoncé son ambition de faire passer la flemme olympique dans tous les départements français avant les JO 2024 à Paris. Oui mais voilà, certains alertent sur les coûts excessifs d'une telle opération. Et la Creuse a d'ores et déjà annoncé qu'elle n'y participerait pas. Le financement "de 150.000 euros uniquement à la charge du département" demandé par les organisateurs représente "la moitié des subventions que l'on attribue chaque année à nos associations sportives", a expliqué lundi Marie-Christine Bunlon, la vice-présidente chargée des sports au conseil départemental. "On était vraiment favorable, on aurait voulu que cette fête puisse bénéficier à la jeunesse de notre territoire mais quand on a vu les tarifs, ça a été un peu un choc", a-t-elle encore déploré. Le refus a été notifié par courrier et le département n'a pas reçu de contre-proposition. 

Même son de cloche du côté de la Haute-Vienne, qui refuse à son tour le passage jugé trop coûté de la flamme olympique. "On parle d’un passage de la flamme olympique. Même si ça peut paraître séduisant, c’est sur une journée. En réalité qu’est-ce qu’il en restera ? Une opération de communication et de business", fustige Stéphane Ostrowski, conseiller départemental (groupe PS, apparentés et citoyens, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Au contraire, le département privilégie le développement du sport, notamment via le soutien aux associations. "C’est du bien social qui se construit, qui se crée au quotidien", justifie l'élu. Un point de vue visiblement partagé par les habitants. "La flamme ne fait que passer, je ne vois pas pourquoi cela coûterait de l'argent", déclare un sportif amateur au micro de TF1.  

Après la Creuse, le conseil départemental du Lot-et-Garonne (PS), interrogé mardi par l’AFP, a signifié son refus de faire transiter la flamme olympique sur leur territoire pour des raisons budgétaires. Même réticence financière en Haute-Loire, qui a déjà consacré une part de son budget sport à l'accueil l'été prochain de l'édition 2022 des Six jours d'enduro, a expliqué le département à l'AFP. 

Dans l'Ouest, la Loire-Atlantique mais aussi les Côtes d'Armor ont refusé de payer le ticket d'entrée. "Nous restons un département labellisé 'Terre de Jeux' 2024. Mais nous avons fait le choix d'investir cette somme dans d'autres activités en lien avec le sport", a expliqué le département. L'Orne a également refusé. 

Un coût unique qui handicape les petits départements

Le montant pour faire transiter la flamme olympique sur son territoire, de 150.000 euros, est le même pour tous les départements français, petits, grands avec beaucoup ou peu de moyens. Certains se retrouvent donc pénalisés sur le plan financier alors même que cela pourrait permettre d'impulser un nouveau souffle, une nouvelle dynamique. C'est par exemple le cas pour la Creuse, l'un des départements les moins peuplés de l'Hexagone (117.000 habitants). Touché par la désertification rurale et des fermetures d'industrie, il bénéficie depuis 2019 d'un plan de soutien financier de la part du gouvernement pour dynamiser son territoire.

Le manque de flexibilité pose aussi problème, avec notamment l'impossibilité de recourir à des financements privés. 

Le Finistère pour ouvrir la marche ?

En revanche, d'autres départements ont affiché leur volonté d'accueillir la flamme olympique durant son périple, à commencer par l'Aisne. Le territoire, déjà labellisé "Terre de Jeux", accueillera huit centres de préparation et d'accueil des délégations étrangères en 2024. "Toujours dans la perspective de faire vivre les Jeux Olympiques dans l’Aisne, le département se porte candidat pour participer au Relais de la Flamme", a confirmé le conseil départemental dans un communiqué de presse. L'Aude, le Gers ou encore l'Hérault sont dans le même cas de figure. De son côté, le Finistère a carrément demandé d'héberger le départ de la flamme. "Tout commence en Finistère, y compris le parcours de la flamme", a déclaré, malicieux, le président du département, Maël de Calan, en janvier dernier. 

Allumée à Olympie (Grèce) en amont de chaque édition des JO, la flamme olympique est ensuite confiée au pays organisateur. Son long relais, qui ne s'achève que lors de la cérémonie d'ouverture, est une "manifestation des valeurs positives que l'homme a toujours associées à la symbolique du feu et fait ainsi le lien entre les Jeux anciens et les Jeux modernes", indique le CIO sur son site internet. "Tout au long du parcours, la flamme annonce les Jeux Olympiques et transmet un message de paix et d’amitié aux peuples", souligne encore le comité olympique international. 


M.G | Reportage TF1 Carlo Paredes, Emmanuel Sarre

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