L'interview de Peng Shuai à "L'Équipe", "un exercice schizophrénique pour elle"

Publié le 7 février 2022 à 15h25

Source : TF1 Info

Au cœur des inquiétudes depuis plusieurs semaines, Peng Shuai est sortie de son silence ce dimanche lors d'un entretien avec des journalistes de "L'Équipe".
Directeur de la rédaction du quotidien sportif, Jérôme Cazadieu est revenu sur le déroulement et les dessous de cette interview.

Après plusieurs mois d'un silence assourdissant, Peng Shuai s'est confiée au quotidien L'Équipe. Lors d'un dîner, qui a eu lieu "samedi, nous avons pu beaucoup discuter et échanger agréablement", a confié la Chinoise de 36 ans. L'ancienne N.1 mondiale de double, qui en a profité pour annoncer sa retraite professionnelle, a tenté de lever les doutes sur sa situation personnelle et de rassurer la communauté internationale. Sans véritablement convaincre. "Je n'ai jamais disparu, tout le monde a pu me voir", affirme-t-elle. "Je n'ai jamais dit que quiconque m'avait fait subir une quelconque agression sexuelle", ajoute-t-elle, niant avoir été réduite au silence par Pékin. 

"L'intérêt était de voir comment elle allait"

Invité de LCI ce lundi, Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction du quotidien sportif, a livré de nouveaux éléments sur le contexte de cet entretien inédit, son premier dans un média international indépendant depuis le mois de novembre. "On n’est pas très surpris qu’elle tienne ces propos en raison du cadre. L’entretien s’est fait au siège du comité olympique chinois. Elle est arrivée accompagnée d’un membre du comité", commence le journaliste. "Pour nous, le réel intérêt était de voir comment elle allait, de voir dans quel état physique et psychologique elle était. On espérait aussi qu’elle puisse nous glisser quelques éléments pour comprendre la situation dans laquelle elle est, qui est très compliquée", souligne-t-il. 

Si la désormais ex-joueuse de tennis a "répondu à toutes les questions", elle n'est, pour autant, pas apparue pleinement libérée. "C’était un exercice un peu schizophrénique pour elle : elle ne pouvait pas dénoncer ou confirmer les violences sexuelles qu’elle a subies. Elle ne peut pas revenir sur ses déclarations de manière précise", expose Jérôme Cazadieu. "En revanche, elle a aussi besoin du monde occidental pour assurer sa sécurité. Elle nous a beaucoup remerciés, elle a essayé d’être un peu souriante et de se présenter en tant que femme", ajoute-t-il. 

Pour rappel, Peng Shuai avait accusé début novembre un ancien dirigeant chinois de l'avoir contrainte à un rapport sexuel. Après ces propos tenus sur un réseau social et vite effacés de l'internet chinois, l'ancienne n°1 mondiale en double, avait ensuite disparu, suscitant l'inquiétude du monde du tennis et du sport. 


Maxence GEVIN

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