COUAC - Mardi soir, le Paris Saint-Germain a chuté sur la pelouse du Borussia Dortmund lors du huitième de finale aller de la Ligue des champions (2-1). Si la prestation des Rouge et Bleu n'était clairement pas à la hauteur, ce sont bien les choix tactiques de Thomas Tuchel qui soulèvent de nombreuses questions.
A l’annonce de la composition d’équipe, de mauvais souvenirs ont ressurgi dans l’esprit des supporters parisiens. Celui du terrible coup de poker tenté par Laurent Blanc en quart de finale retour de la Ligue des champions face à Manchester City, avec un 3-5-2 hasardeux causant l’élimination du club parisien (2-2 ; 1-0). Mardi soir à Dortmund, Thomas Tuchel a, lui, opté pour un 3-4-3, laissant au placard le 4-4-2 qu’il avait pourtant peaufiné ces derniers mois.
Un choix loin d’être payant. De fait, les Parisiens se sont exposés aux attaques rapides de Thorgan Hazard, Jadon Sancho et du nouveau prodige du football mondial, Erling Braut Haaland, auteur d’un doublé en seconde période, débouchant sur une défaite sur le score de 2-1. En alignant trois défenseurs centraux d'entrée, avec Marquinhos, Thiago Silva et Kimpembe, le technicien allemand a dégarni son entrejeu, avec les seuls Verratti et Gueye à la manœuvre. Symbole d'un milieu étouffé et incapable de lancer ses flèches offensives, le premier tir cadré des Rouge et Bleu à la 65e minute de jeu.
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Je n’ai pas de regret, c’est facile d’être entraîneur si tu regardes un match et tu l’analyses après.
Thomas Tuchel, entraîneur du Paris Saint-Germain.
Après la rencontre, Thomas Tuchel a pleinement assumé son choix : "Je n’ai pas de regret, c’est facile d’être entraîneur si tu regardes un match et tu l’analyses après. Je dois prendre des décisions avant. On ne sait pas ce qu’il se passe si on joue différemment. Je n’ai pas de regrets. (...) On a joué dans ce système à Dijon il y a deux matches. Ça nous donne une meilleure structure, des distances courtes pour défendre, une meilleure structure pour attaquer. Pour contrôler le match. Après un match, si le résultat n’est pas parfait, c’est facile de dire c’est notre faute, on s’est trompé. Je dois prendre des décisions, je dois décider."
"Ce n'était peut-être pas le moment pour essayer (ndlr : le 4-4-2). Honnêtement, on manque un peu de rythme. Neymar en manque, Icardi en manque, Thiago Silva en manque, Kimpembe aussi... Cela fait beaucoup de raisons. Tactiquement, aussi. C'est possible de jouer en 4-4-2, mais si on veut jouer ainsi, on doit être au mieux parce qu'il faut faire attention à beaucoup de choses. C'est très intense, le 4-4-2", s'est-il également défendu.
Une frilosité dans le coaching qui interpelle
Outre son choix de changer radicalement de dispositif tactique, Thomas Tuchel s’est également illustré par son attentisme en seconde période, n’effectuant qu’un seul changement sur les trois autorisés. L’Allemand a effectivement décidé de ne faire appel qu’à Pablo Sarabia, en remplacement d’Angel di Maria dans le dernier quart d’heure (77’).
Au plus fort de la tempête, quand le navire parisien tanguait fortement face aux assauts des Marsupiaux, l’ancien coach de Mayence n’a jamais pensé à changer ses hommes, certains étant pourtant en grande difficulté, à l’instar d’Idrissa Gueye. Julian Draxler, voire le jeune Tanguy Kouassi, convaincant sur ses dernières sorties en charnière centrale et au milieu de terrain, auraient pu prendre le relais d'un Sénégalais aux abois. La non sélection dans le groupe de Leandro Paredes, un choix de Tuchel, peut également soulever des questions, l'Argentin réalisant de belles sorties sur les dernières semaines.
Cavani et Icardi laissés sur le banc
Mené au score, Tuchel a préféré assurer le résultat, laissant deux de ses plus fines cartouches sur le banc, à savoir Edinson Cavani et Mauro Icardi. Un choix discutable alors que Neymar Jr reprenait seulement la compétition et n’avait certainement pas 90 minutes dans les jambes, et que Kylian Mbappé ne réalisait pas la meilleure rencontre de sa jeune carrière en Ligue des champions, malgré une passe décisive délivrée à son ami brésilien.
Privé de Thomas Meunier et Marco Verratti, très impressionnant de volume de jeu mardi soir, tous deux suspendus pour le match retour après avoir écopé d'un carton jaune face à Dortmund, Thomas Tuchel va cette fois-ci devoir effectuer les bons choix tactiques, le 11 mars prochain, pour renverser la vapeur et composter son billet pour les quarts de finale de la C1. Sous peine de voir son aventure parisienne s'achever prématurément. Une nouvelle fois.