"Plus cher que des vacances de luxe" : pourquoi si peu de places à petit prix pour les JO de Paris ?

Franck Blanchet, coach sportif, rêvait d’assister aux Jeux Olympiques en France. Mais le prix des places encore disponibles ce mardi matin l’a découragé. "Moi, je cherchais où les Français marchaient fort, où il y avait des chances de médailles. Donc, il y avait l’escrime, la natation… Rien que pour une session de natation, c’est 500 à 1000 euros la place pour la journée. Sans compter le trajet plus les hôtels. Donc au final, ça ferait presque un prix aussi cher, voire plus cher, que des vacances de luxe", déplore-t-il. 

Pourtant, il reste encore des places premier prix, en particulier dans les stades où de nombreux matchs de football sont organisés, comme à Nice par exemple. Dans l’infographie ci-dessous, les places les moins chères sont en rouge, à moins de 30 euros. En bleu foncé, les plus chères atteignent jusqu’à 100 euros. C’est environ le même nombre de places. 

Mais dans d’autres sports, comme en athlétisme, les places les moins chères, entre 24 et 125 euros, sont peu nombreuses, contrairement à celles facturées jusqu’à 980 euros, dans l’infographie ci-dessous en bleu foncé. 

Même chose en gymnastique ou en handball. Dans l’infographie ci-dessous, les places les moins chères semblent quasi inexistantes. "Il faut rappeler que dans l’équation du modèle économique des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, il faut trouver 1,4 milliard en billetterie et hospitalité. Donc les billets à 24 euros, c’est bien, mais il faut aussi des billets très chers pour arriver à résoudre cette équation", explique Virgile Caillet, expert en économie du sport. 

Les Jeux Olympiques vont-ils alors rester un évènement populaire ? "Oui, parce qu’on a plus de quatre millions de billets à 50 euros ou moins", répond Michaël Aloisio, du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024. "Donc, on va avoir quatre millions de détenteurs de ces billets-là et pour comparer, c’est plus de billets que tous les billets d’une coupe du monde de foot", poursuit-il. 

Selon la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, les prix pratiqués ne sont pas supérieurs aux précédentes éditions. Elle a même affirmé mardi à l’Assemblée nationale qu'ils sont "inférieurs" à ceux des éditions précédentes. Interpellée sur les tarifs des billets par plusieurs députés, notamment le président de la commission des Finances, le député Eric Coquerel (La France insoumise), Amélie Oudéa-Castéra a expliqué qu’il s’agit de "moments d’exception, avec des athlètes d’exception, qui se disputent le Graal le plus important (…)". "J’entends parler de prix à 2700 euros pour la cérémonie d’ouverture, de prix à 700 euros pour l’athlétisme, donc je suis, en tant que député de la circonscription (Seine-Saint-Denis, NDLR), un peu inquiet sur les tarifs annoncés", a lancé Eric Coquerel, lors d’une audition dédiée au budget du sport. 

Amélie Oudéa-Castéra a assuré que le comité d’organisation, de même que l’État et les collectivités hôtes, étaient attachés à "l’impératif d’accessibilité" des JO. Et elle a rappelé le million de billets à 24 euros (dont la moitié est réservée à la billetterie populaire achetée par l’État et aux collectivités). "On a 10% de la masse des billets qui sont supérieurs à 200 euros (…). Ces prix sont totalement dans la lignée des tarifications lors des précédentes éditions des Jeux et donc (…), compte tenu de l’inflation, les prix sont inférieurs à ceux des éditions précédentes", a-t-elle assuré. 

S’agissant de la cérémonie d’ouverture, dont 100.000 places sont payantes, sur les quais bas de la Seine, les tickets sont en ce moment affichés à 2700 euros, les tarifs les plus bas à 90 euros sont partis en premier. "On aura surtout par centaines de milliers des personnes qui gratuitement vont assister à cette cérémonie d’ouverture", a-t-elle déclaré. "Ce n’est que sur les quais bas que les billets sont payants à hauteur de 100.000 personnes. Pour tout le reste, la jauge va être affinée, elle sera autour de 400.000, tout cela sera confirmé dans les tout prochains jours". 

Initialement, une jauge de 600.000 personnes, dont les 100.000 payants, avait été annoncée. Selon la ministre des Sports, l’objectif est d’éviter que les Jeux ne pèsent sur les finances publiques.