De la grève anti-fusion à son premier titre européen, la merveilleuse révolte du Stade Français

Publié le 13 mai 2017 à 9h35, mis à jour le 13 mai 2017 à 10h35
De la grève anti-fusion à son premier titre européen, la merveilleuse révolte du Stade Français

LA BELLE HISTOIRE - Le Stade Français a remporté vendredi soir le premier trophée continental de son histoire, le Challenge européen, en battant Gloucester (25-17) à Édimbourg. Une issue inespérée au terme d'une saison chaotique, marquée par la grève des Parisiens pour faire échouer le projet de fusion avec le Racing 92.

Certains diront que c'était leur destin. Le Stade Français a vaincu sa malédiction européenne, en l'emportant en finale du Challenge européen, le deuxième échelon continental du rugby, face aux Anglais de Gloucester (25-17), vendredi soir à Murrayfield. Après deux échecs en finale de Coupe d'Europe (2001, 2005) et autant en Challenge européen (2011, 2013), le club aux 14 boucliers de Brennus clôt ainsi avec ce sacre, en forme d'épilogue heureux pour ses joueurs, son entraîneur et son président, une saison surréaliste et chaotique à plus d'un titre.

La fusion avortée, un mal pour un bien

Car, tout au long de cet exercice, les "Soldats roses" sont passés par tous les états. Il aura fallu des résultats d'abord très décevants (12e après la 22e journée de Top 14), puis une fusion annoncée et avortée avec le voisin et ennemi, le Racing 92, qui a conduit en mars les joueurs à la grève, pour voir le Stade Français écrire l'une des plus belles pages de son histoire. Et à voir la joie des Parisiens, et plus particulièrement de Pascal Papé, suspendu, sur la pelouse de Murrayfield, on comprend que ce titre est plus qu'une récompense pour cette "belle bande d'abrutis", dixit Gonzalo Quesada, l'actuel coach argentin du Stade Français.

Et pour cause, depuis l'épisode de la fusion inaboutie avec le Racing 92, la bande de copains s'est remobilisée, impulsant une incroyable dynamique de victoires pour décrocher cette finale improbable et même frôler la qualification pour les barrages en Top 14. En effet, qui aurait pu croire que les Bleus et Roses allaient enfin inscrire leur nom en dehors du championnat de France ? Personne. Pas même un divin n'aurait pu imaginer telle issue tant la situation semblait mal embarquée il y a deux mois encore.

La fin d'une époque

Ce sacre est aussi un symbole. Un beau cadeau de départ pour le président Thomas Savare, qui va laisser la main à un repreneur dans les prochains jours, mais aussi pour le directeur sportif Gonzalo Quesada et les cadres champions de France 2015 qui vont s'en aller. Car, oui, ceux qui font "désormais partie de l'histoire du club", comme le rappelait le capitaine Sergio Parisse après la victoire, vont prendre des chemins différents à l'issue de la fin. Certains vont raccrocher (Pascal Papé), d'autres vont aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs (Rabah Slimani, Hugo Bonneval, Raphaël Lakafia et Geoffrey Doumayrou). 

Mais avant de quitter cette grande famille, ils ont l'occasion de rendre l'histoire encore plus belle qu'elle ne l'est déjà. Septième du Top 10, le Stade Français a en effet encore une chance de pouvoir participer à la Champions Cup -la "grande" coupe d'Europe- la saison prochaine. Dans cette optique, le club parisien disputera un double barrage pour tenter de rejoindre les formations françaises déjà qualifiées -La Rochelle, Clermont, Toulon, Montpellier, Castres et le Racing 92. Première étape à la fin du mois contre Cardiff à Jean-Bouin. À eux de jouer !


Yohan ROBLIN

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