Quarante-huit heures plus tard, qui est responsable du chaos autour du Stade de France samedi ?Le ministère de l'Intérieur, l'UEFA et le Stade de France semblent s'accuser mutuellement.Nous tentons de faire la part des choses.
Ils voulaient juste assister au match de leur équipe, mais pour des milliers de spectateurs, la soirée a tourné au cauchemar. Alors qui est responsable ? L'événement est organisé par l'UEFA et la Fédération française de football. Ils louent le stade et sont chargés de recruter les stadiers qui filtrent les spectateurs. Ils étaient 1 600 ce samedi contre 1 300 d'habitude pour des matchs d'importance similaire. Sur le parvis, on comptait 1 000 policiers et gendarmes, 250 de plus que pour la finale de Coupe de France.
En amont, y a-t-il eu une mauvaise gestion des flux ? À la sortie du RER D, qui a été massivement emprunté, il n'y avait selon plusieurs témoins que trois files pour des dizaines de milliers de personnes arrivées en masse. Alors que côté RER B, perturbé par la grève, plus d'une dizaine de points d'accès ont été largement sous utilisées.
Pierre Barthélemy, observateur de l'association Football Supporters Europe (FSE), regrette que les spectateurs n'étaient pas mieux aiguillés. "Au bout d'un moment, si l'organisateur de la manifestation sportive ne prend pas sa décision, c'est aux forces de l'ordre de dire pour des motifs d'ordre public, il faut réorienter les flux et donner l'ordre de répartir ces flux sur l'ensemble des accès", explique l'observateur. Rien de cela n'a été fait. La préfecture de police a été contrainte de lever le point de filtrage pour éviter un drame.
Alors, ce dispositif était-il adapté ? 170 personnes ont été légèrement blessées. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène à de multiples reprises. Bilan de la soirée, 106 interpellations, dont une majorité pour des actes de délinquances commis par des mineurs français. Pour le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, il manquait clairement des forces de l'ordre. Lundi soir, quinze personnes sont toujours en garde à vue.
TF1 | Reportage M. Brossard, J. Lacroix-Nahmias