Atteint depuis l'enfance d'une affection de la rétine, David Labarre ne perçoit que des formes et des tâches.Ce mordu d'alpinisme, originaire des Pyrénées, ne s'empêche toutefois pas de gravir les sommets les uns après les autres.
Dans ses Pyrénées natales, David Labarre est porté depuis toujours par les rêves les plus fous. Malvoyant depuis la naissance, l'athlète, mordu d'alpinisme, enchaîne les sommets. "Je suis bien, ici. Je ne me pose pas la question de me dire, je vois ou je ne vois pas. Ça fait partie de moi", confie pour le 20H de TF1 l'homme de 35 ans, atteint depuis l'enfance de la maladie de Stargardt, une affection de la rétine qui ne lui permet de distinguer que des formes et des taches.
Ce jour-là, l'athlète a décidé de gravir La Voix du Berger, l'un des sommets des Pyrénées, avec deux amis. Une ascension technique et difficile, mais qui ne pose pas de problème à cet athlète hors du commun.
Je suis une personne comme tout le monde. Je ne me considère pas comme quelqu'un d'handicapé
David Labarre
En raison de sa maladie, l'enfant des Pyrénées, originaire d'Aspet, en Haute-Garonne, se guide uniquement avec ses pieds et ses mains, sur le calcaire de la roche. "Ma particularité est de trifouiller le rocher parce que je ne vois pas les prises. Je suis obligé de chercher, petit à petit, mon itinéraire." Celui qui a décroché en 2012 une médaille d'argent en cécifoot aux Jeux paralympiques de Londres 2012, s'est pris de passion il y a une dizaine d'années pour l'alpinisme, un virus transmis par un ami montagnard.
Désormais, il s'entraîne tous les jours. Et son handicap n'est en aucun cas un frein. "Je suis une personne comme tout le monde, avec mes difficultés, mes joies, mes peines. Je ne me considère pas comme quelqu'un d'handicapé. Je vis", confie David Labarre.
Les Jeux paralympiques et l'Himalaya comme objectifs
Son rôle d'athlète de haut niveau, ainsi que celui de père de famille, lui a donné le sens des responsabilités. Sur la paroi de La Voix du Berger, c'est le premier de cordée, celui qui tient entre ses mains la vie de ses deux amis, qui lui font une entière confiance. "Quand tu connais cette personne, tu pars en montagne, et tu as confiance en lui. Il a ta vie entre ses mains et tu as confiance", explique l'un d'entre eux, tandis que l'autre confirme : "Il ne se met pas de limites".
David Labarre n'hésite pas à intervenir devant des lycéens, pour leur raconter son handicap, et sa carrière sportive. Une inspiration pour les jeunes. "Ça m'inspire. Le sport, c'est pour tous. Je me rends compte qu'on peut tous réaliser ses rêves", assure Marina Jan, élève au lycée polyvalent Edmond Rostand de Bagnères-de-Luchon, en Haute-Garonne.
S'il a conscience des risques, David Labarre apprend, tous les jours, collé à la roche, à dompter ses peurs. Il martèle la nécessité de "respecter la nature et y faire attention. De pas trop jouer avec elle". "Les accidents peuvent arriver vite, les belles choses aussi. Il faut rester très humble."
Devant les lycéens, l'athlète confie ses rêves : celui de gravir le Mont-Blanc, de skier lors des prochains Jeux paralympiques. Ou encore le plus grand, à 7000 kilomètres de ses Pyrénées : gravir l'un des géants de l'Himalaya.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique