VINTAGE - Euro 2016 : ils ont gagné l’Euro en France, Jean-Marc Ferreri (5/5)

Jérémy SATIS
Publié le 7 juillet 2016 à 12h00

RETRO – En 1984, l’équipe de France de football réussissait l'exploit dont rêvent secrètement les Bleus d’aujourd’hui : remporter l’Euro en France. Les principaux acteurs de cette épopée victorieuse déballent leurs souvenirs et abordent les chances de la bande de Deschamps pour l’été prochain. Quatrième épisode de notre feuilleton avec Jean-Marc Ferreri.

Véritable star de l’AJ Auxerre malgré ses 22 ans, Jean-Marc Ferreri dispute en 1984 sa première grande compétition avec les Bleus. Barré par le baron Michel Platini au poste de meneur de jeu, l’ancien joueur de Bordeaux et de l’OM a tout de même été titularisé contre la Yougoslavie. Il a également disputé la prolongation mythique face au Portugal en demi-finale. Ferreri est actuellement commentateur sportif chez M6.

L’ambiance
"Elle était extraordinaire, dans toutes les villes où nous avons joué. Je dois avouer que le match à Marseille était vraiment particulier. Je n’ai jamais vu le Vélodrome autant en ébullition que ce jour-là. Et je suis bien placé pour en parler car j’y ai joué quelques années après l’Euro. C’est une des plus grandes ambiances de ma carrière. Les supporteurs m’en parlent encore."

Son plus grand souvenir
"La demi-finale justement. J’ai eu la chance de disputer la prolongation en remplaçant Alain Giresse. C’était un moment incroyable. Il y avait une telle tension… nous étions menés, il fallait impérativement marquer pour revenir dans le match. Le public nous a clairement aidé à le faire. Émotionnellement, c'est le plus grand souvenir de ma carrière.

Je n’oublie pas non plus la rencontre face à la Yougoslavie (troisième match de poule), lors de laquelle j’étais titulaire. En plus c'était à Saint-Etienne, devant ma famille (il est originaire de Roanne). On a été mené 2-0 puis on a renversé la vapeur et gagné 3-2. J’ai fait une passe décisive pour Platoche, c’était un grand moment."

La vie de groupe
D’un côté, il y avait la grosse génération de Michel Platini et d’Alain Giresse qui arrivait à maturité. Les gars étaient très unis entre eux, et Michel était la grande star. De l’autre, il y avait ma génération, avec Bruno Bellone, Manu Amoros, ou encore Daniel Bravo. On était tout jeune mais on a pu apprendre rapidement en côtoyant des joueurs comme Platoche, Gigi et Bossis.

Nous n’étions pas des titulaires à l’époque, mais ils nous ont beaucoup aidés. Personnellement, Gigi m’a aidé en Bleu et aussi quand j’ai signé à Bordeaux deux ans après l’Euro. En 1984, on était bien encadré par notre coach Michel Hidalgo, qui est quelqu’un de très humain. Aujourd'hui, j’ai la chance de faire de la télé donc on se croise régulièrement avec les anciens coéquipiers. C’est un vrai plaisir.

Jouer en France, est-ce une chance ?
C’est forcément un avantage. Aurait-on gagné l’Euro 84 s’il n’avait pas eu lieu en France ? Difficile à dire, mais que ce soit en 82 ou en 84, l'équipe de France a été en difficulté en demi-finale. C'est finalement passé en 84 mais pas deux ans plus tôt à Séville, avec la même équipe. Peut-être que si ce match contre l’Allemagne avait eu lieu en France, le résultat aurait été différent justement…


Jérémy SATIS

Tout
TF1 Info