JUSTICE - Le parquet de Paris a annoncé jeudi 10 septembre avoir ouvert une enquête pour "viols" et "agressions sexuelles" dans l'affaire des accusations de violences sexuelles dans le milieu du patinage artistique.
Ils sont une vingtaine d'entraîneurs dans le collimateur de la justice. Une enquête a été ouverte pour "viols" et "agressions sexuelles" par personne ayant autorité sur mineur, après un rapport dévoilé en août de l'Inspection générale du ministère des Sports mettant en cause plusieurs membres éducatifs, a annoncé jeudi 10 septembre à l'AFP le parquet de Paris. Cette enquête, ouverte le 4 septembre et confiée à la Brigade de protection des mineurs, vise à "identifier et localiser les potentielles victimes et mis en cause et déterminer les parquets compétents" en France pour chaque cas constaté, a-t-il précisé.
Début février, le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête à la suite de la parution du livre Un si long silence (Plon) fin janvier de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol, décuple championne de France et multiple médaillée européenne. Elle y accusait son ex-entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée et agressée sexuellement plusieurs fois entre 1990 et 1992. À la suite de ses révélations, le président pendant plus de vingt ans de la FFSG Didier Gailhaguet avait été contraint de démissionner de son poste un mois plus tard.
Un rapport accablant à l'origine de l'enquête
Dans la foulée, le ministère des Sports avait diligenté une enquête administrative auprès de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Elle avait mis en évidence des soupçons pesant sur 21 entraîneurs de la Fédération française des sports de glace (FFSG), dont 12 mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles". Parmi ceux-là, trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement fermes ou assorties de sursis. Sept autres dossiers concernaient des "violences physiques ou verbales", selon les conclusions de la mission d'enquête.
Début août, le ministère des Sports avait annoncé que l'IGESR avait transmis ses conclusions à la justice. "Le volume des affaires" identifiées "est révélateur de pratiques et de comportements reproduits, qui ont traversé des générations d'entraîneurs dans les principales disciplines de la FFSG", avait-il souligné, "il est sans équivalent au plan international". L'enquête égratignait le fonctionnement fédéral marqué par "une forte concentration des pouvoirs", qui n'a pu que "favoriser une forme d'omerta sur les soupçons qui pesaient à l'égard d'entraîneurs et a pu conduire à l'absence de procédures disciplinaires".
Les avocats de Didier Gailhaguet, Me Vincent Brengarth et Me William Bourdon, avaient dénoncé la "partialité" de l'IGESR. Ils déploraient que "l'ensemble des critiques se focalise de manière exclusive sur la personne de Monsieur Didier Gailhaguet", à qui il était reproché de n'avoir pas alerté sur ces soupçons, dont il aurait eu connaissance, au moins en partie.
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