RAPPORT - La ministre chargée des Sports Roxana Maracineanu a indiqué ce vendredi que près de 445 personnes avaient été mises en cause à ce jour via des signalements remontés à la cellule dédiée aux violences sexuelles dans le sport.
À l’occasion de la deuxième convention nationale de prévention des violences dans le sport ce vendredi, la ministre chargée des Sports Roxana Maracineanu a indiqué que près de 445 personnes avaient été mises en cause à ce jour via des signalements remontés à la cellule dédiée aux violences sexuelles dans le sport. "Depuis un an, 407 affaires ont été traitées ou sont en cours de traitement par la cellule mettant en cause 445 personnes", a-t-elle dit.
Un premier état des lieux détaillé établi à la mi-février décomptait 387 signalements et 421 personnes mises en cause dont 245 éducateurs professionnels ou bénévoles (188 et 57 respectivement). La déléguée ministérielle chargée des violences sexuelles dans le sport, Fabienne Bourdais, a précisé vendredi que "48 fédérations sportives" étaient concernées et 12 "concentrent 66% des affaires".
"25 signalements" émanant de structures de haut niveau
Autre chiffre relevé par tous les participants à cette convention, y compris par le Garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, venu assurer du soutien de la justice, "63% des cas concernent des mineurs de moins de quinze ans". "Dénoncer les violences dans le sport, ce n'est pas dénigrer le sport ou dévaloriser ses acteurs. C'est même tout l'inverse", a martelé Roxana Maracineanu.
Fabienne Bourdais a relevé que "25 signalements" émanaient de structures de haut niveau, ce qui signifie que "la grande majorité des faits se déroulent dans des clubs classiques". 191 mesures d'interdiction administratives ont été prononcées par les préfets alors que 29 agents publics sont également concernés, dont 16 du ministère des Sports et 11 de l'Éducation nationale dont 7 professeurs d'EPS.
Le milieu du sport attire des prédateurs, comme l’école
Aude Cristau, présidente de la Cour d'Assises du Loiret
Témoignant en tant que présidente de la Cour d'Assises du Loiret, Aude Cristau, a expliqué que "le milieu du sport attire des prédateurs, comme l’école", évoquant le cas d'un moniteur de cyclisme sur route coupable de "19 viols". Elle a aussi insisté sur les symptômes de stress post-traumatique dont sont atteints les victimes, à savoir des scarifications, des troubles alimentaires ou encore du mutisme. "J'ai des petites filles qui se cachent sous mon bureau", incapables de parler, a-t-elle ajouté.
Aude Cristau a également évoqué la difficulté de parler des crimes subis, car souvent synonyme de rupture avec le milieu du sport. "J'ai eu une petite cavalière qui m'a dit : 'j'ai préféré subir plutôt que de rompre mon parcours de compétition'", a-t-elle encore raconté. La cellule dédiée aux violences sexuelles dans le sport a été mise en place l'hiver dernier après les révélations de la patineuse Sarah Abitbol, qui a raconté dans un livre comment elle a été violée par son entraîneur entre 15 et 17 ans, au début des années 90.
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