Renégociation de prêt immobilier : le parcours du combattant ?

Emmanuel PICARD
Publié le 19 juillet 2017 à 9h30, mis à jour le 28 juillet 2017 à 12h19
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Renégociation de prêt immobilier : le parcours du combattant ?

Indemnisation de remboursement anticipé et frais annexes amputent de 35% les gains potentiels de pouvoir d'achat tirés d’une renégociation, affirme l'UFC-Que-Choisir.

Selon la Banque de France, le montant des crédits immobiliers accordés en 2016 a atteint 251 milliards d'euros, dont une portion importante de renégociations de prêts. Ces dernières ont représenté 45% des crédits. Elles ne sont acquises qu’au terme d’un parcours du combattant parsemé d'embûches, estime l'association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir. Depuis 2010, l'association a été saisie de 2.700 litiges, dont près d'un tiers porte plus spécifiquement sur la question des renégociations. Quelques mois auparavant, le médiateur auprès de la Fédération Bancaire a aussi relayé de nombreux différents relatifs aux renégociations de prêts. 

Selon l’UFC, les difficultés rencontrées par les consommateurs concernent la gestion des dossiers (39%), la demande de renégociation (23%) et l'annonce des tarifs de renégociation (21%). Les banques semblent également s’obstiner à compliquer la vie des clients souhaitant changer de prêteur. Ainsi, l'envoi tardif du décompte de remboursement anticipé - document indispensable pour faire racheter un crédit par une banque concurrente - est une pratique "diffuse et généralisée", affirme l’association. Qui dénonce aussi l'inflation galopante des frais annexes imposés aux clients, à commencer par une hausse du coût des avenants de 18% entre 2012 et 2017. Au total, l'indemnisation de remboursement anticipé, facturée par les banques, et les frais annexes amputent de 35% les gains potentiels de pouvoir d'achat tirés de la renégociation, a calculé l'UFC.

Au printemps 2017, l’association a saisi les autorités de la concurrence (DGCCRF) et de régulation bancaire (ACPR) afin qu'elles "procèdent à des contrôles pour s'assurer du respect par les établissements de leurs obligations légales et contractuelles". Elle aussi interpellé le ministre de l'Economie de manière à "mieux encadrer" les opérations de renégociation, notamment par le plafonnement des frais d'avenant des contrats en demandant l'harmonisation de la terminologie employée par les établissements, ce qui, selon elle, faciliterait la comparaison des tarifs. 

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