14-Juillet : toutes ces fois où le défilé a rompu avec la tradition

par Hamza HIZZIR
Publié le 13 juillet 2020 à 13h50, mis à jour le 13 juillet 2020 à 14h08

Source : TF1 Info

INÉDIT - Epidémie de Covid-19 oblige, le traditionnel défilé sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris, pour la fête nationale du 14-Juillet, sera remplacé par une cérémonie restreinte sur la place de la Concorde. Ce n'est cependant pas la première fois que cette manifestation déroge à ses habitudes. Passage en revue.

"Ce sera un 14-Juillet réinventé et adapté aux circonstances", a annoncé, jeudi 4 juin, la ministre des Armées, Florence Parly. Les circonstances, en l'occurrence, sont connues : l'épidémie de Covid-19, et la distanciation physique qu'elle impose. En conséquence de quoi, en cette année 2020 si particulière,  le traditionnel défilé sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris, pour la fête nationale, sera remplacé par une cérémonie restreinte sur la place de la Concorde, qui rendra hommage aux militaires et soignants mobilisés durant la crise sanitaire. 

Ce ne sera cependant pas la première fois que cette manifestation historique fera l'impasse sur la tradition. Laquelle a, elle-même, beaucoup évolué avec le temps. On rembobine, à travers les belles images d'archives compilées ci-dessus par TF1.

La fois où le défilé s'est invité sur les Champs-Elysées

Les plus jeunes de nos lecteurs l'ignorent peut-être : le défilé n'a pas toujours eu lieu sur les Champs-Elysées. Tant que la guerre se faisait à cheval, c'est-à-dire jusqu'à la Première guerre mondiale, il prenait place sur l'hippodrome de Longchamp, dans le bois de Boulogne, sous la forme d'une parade militaire. Le tout premier défilé du 14 juillet remonte à l'année 1880, et visait alors à montrer que la France s'était redressée après la défaite de 1870 contre les Prussiens. C'est donc en 1914 qu'est née une idée alors révolutionnaire : battre le pavé parisien de la plus belle avenue du monde. C'est toutefois le "défilé de la victoire" du 14 juillet 1919 qui mettra définitivement l'armée française au cœur de cette commémoration nationale.

La fois où un nouveau visage est apparu

En 1971, le Président George Pompidou a une idée tout à fait inédite : inclure des femmes dans les rangs du défilé. Le 14 juillet 1973, il pousse même la démarche un peu plus loin, en plaçant Anne Chopinet, porte-drapeau de l'Ecole polytechnique (elle est alors l'une des sept femmes à l'avoir intégrée), à la tête de tout le cortège. "Les hommes avaient décrété que je ne serais pas assez forte pour porter le drapeau. J’ai dû fai­re des exercices par grand vent sur la base de Vil­la­cou­blay pour prouver le contraire", sourit-elle, en se remémorant cet épisode, dans un entretien accordé l'an passé au Figaro.

TF1

La fois où le défilé à quitté les Champs-Elysées

Fraîchement élu à la tête de l'Etat français le 27 mai 1974, Valéry Giscard-d'Estaing, 48 ans, ne tarde pas à imprimer sa marque. Pour le 14 juillet de cette année-là, il décide de rétablir plus de cohérence entre le lieu et les origines du 14 juillet, en faisant migrer le défilé place de la Bastille (cette date commémorant sa fameuse "Prise", par les Parisiens, le 14 juillet 1789). Une démarche diversement appréciée. "Ca manque de panache. Il n'y a rien. Disons que ça fait un peu défilé de quartier quoi", juge alors (sévèrement) un badaud. Sous le mandat de Valéry Giscard-d'Estaing, le défilé changera d'ailleurs d'itinéraire chaque année, ce qui n'était jamais arrivé, et n'est plus arrivé depuis.

La fois où le défilé s'est tenu la nuit

C'est François Mitterrand qui, à son arrivée au pouvoir, réinstallera définitivement le défilé sur les Champs-Elysées. Ce qui ne l'empêchera pas d'innover à son tour. Le 14 juillet 1982, le premier Président socialiste opte en effet pour un défilé nocturne, censé marquer symboliquement la singularité de son septennat. Cette année-là, à partir de 21h30, c'est l'armée de l’Air qui est mise à l’honneur, la Patrouille de France et 45 avions ouvrant le défilé et survolant la capitale au coucher du soleil, devant une affluence record de 300.000 spectateurs sur l'avenue. Une autre nouveauté qui, elle, perdurera.

La fois où le défilé s'est ouvert au monde

En 2000, Jacques Chirac invite pour la toute première fois des corps armées étrangers à fouler les pavées de l'avenue aux côtés des militaires français, avec notamment des militaires belges, espagnols, italiens, britanniques et, symbole ô combien puissant, des Allemands. L'Eurocorps sera également de la partie et le défilé se terminera même par l'Hymne à la joie, l'hymne de l'Union européenne, plutôt que la Marseillaise. C'est, depuis, devenu une habitude d'accueillir des invités étrangers à la manifestation, Nicolas Sarkozy étant allé, l'année de son élection, en 2007, jusqu'à convier 27 contingents des Etats membres de l'Union européenne. Ainsi, en 2020, quatre pays, l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche et le Luxembourg, ont été invités, malgré les circonstances, pour les remercier d'avoir pris en charge des patients français dans leurs hôpitaux.

La fois où le défilé s'est conclu par un "haka"

Tous les amateurs de rugby le savent, les autres peut-être pas : le "haka" est une danse guerrière traditionnelle des Maoris, popularisée par les joueurs de rugby de Nouvelle-Zélande, les All Blacks. En 2011, pour représenter la contribution des unités d'Outre-mer, mises à l'honneur cette année, un groupe de soldats polynésiens en a effectué un sur la place de l'Etoile à la fin du défilé. Il s'agissait en fait des joueurs du XV de rugby du régiment pacifique. Quelques minutes plus tôt, en amont de cette apothéose, quatre unités des écoles militaires avaient elles aussi innové, en défilant en chantant.

La fois où le futur s'est invité au défilé

Les années passant, le spectacle a-t-il vocation à devenir de plus en plus étonnant ? Il est permis de le penser, au regard de celui offert lors du dernier défilé en date, en 2019, avec l'envol, au-dessus des troupes, du champion du monde de jet-ski français, Franky Zapata, sur un engin semblant tout droit sorti des films "Retour vers le futur", à savoir un "overboard", ou "flyboard". En fait une plateforme volante propulsée par cinq turboréacteurs à jet d’air, pilotée debout par un seul homme, et capable d’évoluer jusqu’à 190 km/h, avec une autonomie d’une dizaine de minutes. L'image, forcément singulière, est restée. L'engin, "100% développé en France", "va permettre de tester différentes utilisations, par exemple une plateforme logistique volante ou bien une plateforme d’assaut", selon les mots de Florence Parly. Décidément, on n'arrêtera jamais le progrès.

Retrouvez ici toutes les informations sur les célébrations du 14-Juillet. 


Hamza HIZZIR

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