Métiers d’art : un éventailliste d’exception à Romans-sur-Isère

On l'appelle la capitale de la chaussure. Mais à quelques pas de la rivière, dans la boutique-atelier de Frédérick Gay à Romans-sur-Isère abrite un tout autre savoir-faire. Penché sur de sublimes plumes d'autruche, l'artiste perpétue la tradition de l'éventail. Un art dont il maîtrise tout le solfège. "Il faut savoir broder, peindre et faire des incrustations. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'arts décoratifs qui fassent appel à tellement de savoir-faire comme ça", explique Frédérick.

S'il ne fallait retenir qu'un seul geste, ça serait celui du plissage. Il ne tolère aucune imprécision. L'éventail doit se déplier sans à-coups. C'est au XVIe siècle que cet outil de séduction est introduit en Europe par les Portugais. Vite adopté à la cour, il se pare d'ivoire, de nacre et parfois d'os. Il transmet de discrets signaux.

Sollicité pour des restaurations de pièces d'époque, Frédérick Gay replonge régulièrement dans l'histoire. Une cliente a trouvé trois éventails anciens dans son grenier. L'un d'eux attire l'attention du professionnel. Pour redonner vie à cette merveille du début du XIXe siècle, il faudrait compter environ 300 euros de réparation.