Il existe plusieurs expressions qu'on utilise au quotidien, mais sans trop savoir d'où elles viennent.Ce jeudi, on a voulu comprendre pourquoi dit-on "couper les cheveux en quatre".Une formule dont l'origine remonte au XVIIe siècle.
C'est un rituel immuable à la pétanque : avant de lancer une boule, on discute, on hésite sur la stratégie, on argumente... Bref, on coupe les cheveux en quatre. Tout le monde ou presque connaît le sens de cette expression. C'est "discuter, pinailler", avance par exemple une bouliste qui sait de quoi elle parle. D'accord, mais pourquoi coupe-t-on les cheveux en quatre ? "Cela aurait-il un rapport avec les coiffeurs ?", s'aventure un autre joueur.
"Fendre un cheveu en deux"
Le JT de TF1 a voulu enquêter. Et quoi de mieux que de se rendre chez un professionnel du ciseau. Mais le coiffeur l'assure, "ça ne sert à rien !" Certes, c'est inutile, mais au moins cela ne demande aucune précision. Il va pourtant falloir trouver la réponse à notre question. Peut-être se trouve-t-elle rue des ciseaux ? Encore raté : le nom de la rue n’a aucun rapport avec l'expression. Toutefois, c'est dans cette rue parisienne que l'on retrouve le linguiste Julien Soulié. Il va certainement enfin éclairer notre lanterne.
Il faut savoir qu'à l'origine, au XVIIe siècle, on ne disait pas "couper les cheveux en quatre", mais "fendre un cheveu en deux". Et là, tout s'éclaire : "On comprend mieux par 'fendre un cheveu en deux', c'est-à-dire dans le sens de l'épaisseur, cette idée de méticulosité, de minutie, pour un résultat finalement assez futile et assez vain. On pourrait presque dire même qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux", explique-t-il dans la vidéo en tête de cet article.
Les arracher pour parfois mieux les replanter. A la clinique Maison Marignan, spécialisée dans les implants capillaires, il faut ainsi fendre en quatre les cheveux prélevés avant de les réimplanter. "On coupe les cheveux en quatre pour que ce soit plus naturel et que ça évite de faire des paquets. C'est fastidieux et utile dans ce cas", admet la co-fondatrice Manon Rouas.
"Couper les cheveux en quatre", c'est donc aussi un métier. Et même plus. Dans son livre : "Comment voyager avec un saumon", le célèbre écrivain Umberto Eco s'est amusé à imaginer "une université d'insignifiance comparée" où serait enseignée "la tétrapilectomie", la science de couper les cheveux en quatre. C'est amusant, mais peut-être un peu tiré par les cheveux. Et ce ne sont pas nos amis boulistes qui diront le contraire.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info