VIDÉO - Jongler avec... une pièce : connaissez-vous le pilou, cet étonnant sport niçois ?

Jongle, attaque, passe... Ces deux Niçois aux cheveux argentés, que l'on rencontre dans le reportage de TF1 en tête de cet article, sont des joueurs de pilou de haut-niveau. Il faut dire qu'ils s'entraînent depuis plusieurs décennies maintenant. "Dans les années 50, à chaque coin de rue, tout le monde avait des pilous", témoigne l'un des deux vétérans. "On faisait des tournois, on allait à droite à gauche et on était content", confirme son compère, s'amusant de voir qu'encore maintenant, ils arrivent "à battre certains jeunes".

Mais de quoi parle-t-on ? Guère connu en dehors de Nice et de son arrière-pays, le pilou est un volant fabriqué à partir d'une petite pièce de monnaie, que les joueurs se passent en jonglant avec leurs pieds pour essayer de l'envoyer dans le cercle de l'adversaire, tracé au sol à la craie. Un jeu d'adresse et d'agilité, puisque le volant ne doit pas tomber au sol avant le but, et qui s'avère aussi très physique. 

Le pilou est un jeu du lendemain de la Seconde guerre mondiale. À Nice, on ne trouvait plus de ballon, et les jeunes ont inventé ce jeu de remplacement, avec une vieille pièce démonétisée, dans laquelle on glisse une simple feuille de papier. Le côté pile vers le haut, "sinon ce serait un façou", précise un expert local. Cet ersatz de balle, très populaire jusqu'aux années 70, renaît dans les années 90 après deux décennies d'oubli. 

Une nouvelle génération de joueurs apparaît, prête à défier les anciens au "piloudrome" ou sur le "stade de pilou" de la Promenade des Anglais. "C'est un jeu d'argent qui ne te coûte pas un franc", clame une célèbre chanson niçoise. Un jeu gratuit, simple et accessible à tous. Dans les rues de la capitale azuréenne, toutes les générations connaissent le pilou. Les joueurs s'organisent en ligue à l'exemple des footballeurs, et certains sont même "champions du monde"... même si ce monde-là se limite aux frontières de l'ancien comté niçois.