Le prix des billets de train reste un frein majeur pour les voyageurs, révèle un sondage publié ce mercredi.Une majorité de Français est en revanche favorable à un forfait régional unique, sans limitation du nombre de trajets.Depuis 2021, l'Autriche a adopté le "ticket climat", un abonnement qui offre accès à la quasi-totalité des transports du pays.
Plus que le manque de ponctualité, ce sont les tarifs des billets qui dissuadent les voyageurs français d'emprunter le train. C'est ce que révèle un sondage Harris Interactive, publié ce mercredi 26 avril et commandé par le Réseau Action Climat, qui fédère des associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique. L'enquête souligne aussi que le dispositif de "ticket climat", mis en place notamment en Autriche, est encore mal connu dans l'Hexagone, mais une majorité de Français plébiscite le principe. 84% des sondés sont favorables à l'instauration d'un forfait unique régional qui permettrait l'accès illimité à toute une offre de transport du quotidien.
C'est ce qu'a instauré l'Autriche depuis octobre 2021. Le pays a adopté le "KlimaTicket", un abonnement annuel qui offre la possibilité aux usagers de se déplacer dans la quasi-totalité du pays, pour un nombre de trajets illimités pendant un an, moyennant trois euros par jour pour les adultes. Le but est de promouvoir des déplacements plus respectueux de l'environnement. D'après l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), le train pollue huit fois moins que la voiture et 14 fois moins que l'avion, par personne et par kilomètre. "Plus vous participez, meilleur sera le résultat sur le climat", exhorte ainsi le site du dispositif.
170.000 billets vendus
Dans le détail, le tarif grimpe à 1095 euros par an pour les adultes, soit trois euros par jour, tandis que le tarif jeune et senior monte à 821 euros par an, soit 2,20 euros environ par jour. Des offres spécifiques sont également prévues pour les familles. L'Autriche a débloqué une enveloppe initiale de 240 millions d'euros pour déployer ce pass, auxquels viennent s'ajouter 150 millions d'euros supplémentaires par an. En parallèle, l'offre de transports a été musclée et les trains ont été modernisés.
Le pays espère ainsi réduire de 16% le recours aux voitures individuelles d'ici 2040, tandis que la part des transports en commun devra passer de 27 à 40%. En 2019, les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports constituaient près de 40% des émissions de CO2 totales en Autriche, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En trente ans, le nombre de voitures immatriculées avait bondi, en passant de trois millions en 1990 à environ cinq millions en 2019.
Si le dispositif reste récent, il semble déjà porter ses fruits. Entre octobre 2021 et juin 2022, quelque 170.000 personnes ont acheté ce ticket et près de deux tiers d'entre elles ont déclaré utiliser plus souvent les transports en commun, d'après l'organisation mondiale d'études économiques. Parmi ces clients, ils sont aussi 85% à déclarer avoir remplacé leurs trajets en voiture par des voyages en transports publics. Un an après la mise en place de ce ticket climat, 32% des Autrichiens affirment avoir davantage recours au train, selon l'association autrichienne des transports, citée par Courrier International.
L'Autriche n'est pas le seul pays européen à avoir adopté ce type de pass. L'Allemagne a mis en vente depuis le début du mois un abonnement mensuel de 49 euros pour accéder aux transports publics dans tout le pays, à partir du 1er mai. L'été dernier, elle avait lancé une expérimentation en proposant une offre inédite à seulement neuf euros par mois, qui a permis de réduire les émissions de 1,8 million de tonnes de CO2 sur la période. Plébiscitée par les voyageurs, qui ont acheté 52 millions de billets, elle s'est tout de même avérée trop coûteuse pour l'État et les collectivités, qui ont décidé de rehausser le tarif du ticket.
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