Carburants : rouler au superéthanol, est-ce bon pour le porte-monnaie ?

Vous êtes peut-être l'un des récents convertis au superéthanol, également appelé E85 car il contient 85% d'ingrédients d'origine végétale. Et pour cause, c'est le seul carburant dont le compteur des euros tourne moins vite que celui des litres à la pompe, avec un prix très attractif : près de 70 centimes d'euro le litre  contre 1,20 euro le litre de diesel et 1,35 le litre d'essence.

Après des débuts un peu poussifs, les Français l'ont donc adopté. "En gros par mois avant je mettais entre 150 et 200 €, et là ça me coûte 80 €", avance par exemple un automobiliste. Et il n'est pas le seul à se faire cette réflexion. Dans la station-service "Total access" de Draveil (Essonne), la vente de superéthanol est en nette augmentation. "Avant, on écoulait 200.000 litres par mois, contre désormais le triple, soit 600.000 litres par mois", indique Zoubeda Chan, la gérante. 

Un engouement dont comptent bien profiter les compagnies pétrolières. Sur les 11.000 stations-service en France, 2.050 proposent ce carburant, soit près de 20%. Un chiffre qui augmente chaque année pour répondre à la demande des automobilistes. Il suffit pour cela de faire installer un boitier qui va permettre aux véhicules essence de rouler avec du bio-carburant.

Dans le garage Speedy de Clamart (Hauts-de-Seine), de nombreux clients ont décidé de passer le pas. "On est sur des moyennes de trois à quatre installations par semaine", explique le responsable David Tramkodjian. Mais pour y avoir droit, vous devez conduire une voiture à essence datant de moins de 20 ans, et bien sûr faire cet investissement. "On est sur un budget minimum de 750 €, et cela peut monter jusqu'à 1000 à 1200€ suivant le modèle", poursuit le responsable. 

Pour autant, cette opération est-elle rentable ? Prenons l’exemple d'une famille qui roule 16.000 km par an et met 45 litres d'essence par plein. Elle économisera en moyenne 650 euros sur un an, et au bout de 14 mois seulement, le boitier sera rentabilisé. Le superéthanol est donc bien économique, mais il permet aussi de moins polluer. Il dégage en effet 50% de CO² en moins que les carburants traditionnels.