Permis de conduire : combien les promesses du gouvernement pourraient-elles vous faire économiser ?

Publié le 2 mai 2019 à 14h01, mis à jour le 2 mai 2019 à 14h13

Source : Sujet TF1 Info

AUTO-ÉCOLE - Le gouvernement a dévoilé ce jeudi une série de mesures concrètes pour faire baisser le coût du permis de conduire. Actuellement estimé en moyenne à 1.800 euros (avec d'importants écarts selon les régions), celui-ci pourra coûter jusqu'à 30% de moins.

Jugé trop coûteux et trop long à obtenir par Emmanuel Macron lui-même, le permis de conduire va faire peau neuve. Le gouvernement a en effet communiqué ce jeudi 2 mai son plan pour le rendre plus accessible, sans pour autant, promet-il, faire une croix sur la sécurité routière.  

Cette réforme, inspirée par les conclusions d'un rapport parlementaire présenté en février au Premier ministre, propose des mesures chiffrées susceptibles de faire fondre la dépense pour les candidats au code (1,6 million l'an dernier) et à la conduite (1,9 million). L'économie globale pourrait ainsi atteindre 30%. 

Il est par exemple question de proposer gratuitement (dès juin) la formation et le passage du code pour les jeunes qui s'engagent dans le Service national universel (SNU), de privilégier (courant 2019) des modes d'apprentissage moins chers (notamment simulateurs, boîte automatique, conduite supervisée) ou encore de créer (d'ici à la fin de l'année) une plateforme permettant au candidats de  comparer les prix proposés par les différences écoles de conduite. 

Concrètement, quel est le coût actuel du permis et quel gain potentiel chacune de ces mesures peut-elle engendrer ? 

Coût du permis : 1.000 à 1.100 euros le forfait 20 heures (+ 35 à 55 euros par heure supplémentaire)

Selon les derniers chiffres disponibles, il fallait débourser en moyenne 1.804 euros en 2016 pour décrocher ce sésame, après avoir éventuellement dû le passer plusieurs fois, selon une vaste étude menée par l'UFC-Que Choisir

L'association de consommateurs soulignait en outre que la facture pouvait s'envoler dans certaines régions. Le coût moyen était ainsi de 1.468 euros dans le Territoire de Belfort et de carrément 2.140 euros à Paris. La CLCV avait déjà observé de son côté, en 2013, des tarifs allant du simples au double selon les villes : 780 euros à Lille et 1.425 euros à Paris pour le forfait de 20 heures , base à laquelle il est souvent nécessaire d'ajouter des heures supplémentaires, que ce soit pour être au niveau avant de passer l'examen ou après un échec.

Des chiffres portant sur fin 2018, transmis à LCI par La Tribunes auto-écoles, montraient pour leur part que la dépense était toujours aussi importante cet hiver pour les candidats. Le forfait 20 heures était en effet souvent facturé entre 1.000 et 1.100 euros. L'heure supplémentaire s'affichait quant à elle généralement entre 35 et 55 euros, avec de grandes disparités d'une ville à l'autre.

Gains potentiellement engendrés par la réforme

Le gouvernement a calculé les économies engendrées par les différents mesures de cette réforme du "permis pour tous". Voici quelques exemples des économies que les candidats pourront potentiellement réaliser selon lui.

• Gratuité du code pour les volontaires au SNU : 70 euros 

(40 euros pour accéder à une plateforme d'apprentissage en ligne + 30 euros pour le passage de l'examen)

• Utilisation plus fréquente d'un simulateur de conduite : 135 euros

Avant la mesure, suivre par exemple 30 heures de formation dans une vraie voiture coûtait en moyenne 1.350 euros (45 euros de l'heure). Une fois la mesure en place, en s'exerçant par exemple 10 heures sur simulateur (l'heure est 30% moins chère) et 20 heures dans un véhicule en circulation, le coût sera de 1.215 euros. A noter que l'État prévoit une incitation fiscale pour encourager les auto-écoles à s'équiper.

• Opter pour la conduite supervisée après un échec : 315 euros 

Il s'agit de la possibilité de compléter une formation initiale à la conduite en prenant le volant avec ses parents ou un proche (titulaire du permis B depuis au moins cinq ans). Dans cet exemple, le candidat, après un échec à l'examen, continue de s'exercer via la conduite supervisée plutôt que de reprendre 8 heures de conduite supplémentaires (360 euros) avec son auto-école. L'élève souhaite ici tout de même reprendre 1 heure avec son moniteur avant de passer de nouveau l'examen (45 euros).

A noter qu'il est prévu que désormais, en cas d’échec, tout élève disposera d’un droit d’accès à la conduite supervisée, sans délai ni formalité, excepté l’accord de l’assureur. Seul un niveau de maîtrise manifestement insuffisant, renseigné par l’inspecteur le jour du passage de l'examen, pourrait le priver de ce droit.

• Utiliser le comparateur de prix du gouvernement : 110 euros

En comparant les offres des différentes auto-écoles via cette future plateforme, le candidat pourra choisir la formule qui lui convient le mieux et tenter de faire jouer la concurrence. 


Laurence VALDÉS

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