Fin des moteurs thermiques en 2035 : l'Allemagne bloque et pose ses conditions

par TD avec AFP
Publié le 4 mars 2023 à 10h28, mis à jour le 4 mars 2023 à 11h03

Source : JT 20h Semaine

La fin des moteurs thermiques dans l'UE en 2035 doit être entérinée à l'échelle européenne.
Avant de donner son feu vert, l'Allemagne exige des engagements au sujet des carburants synthétiques.
Sans l'aval de Berlin, l'adoption de la mesure est compromise.

En octobre dernier, un accord entre les États membres de l'UE et les négociateurs du Parlement européen avait été trouvé au sujet de l'interdiction des ventes de voitures à moteur thermique en 2035. Ce texte, qui prévoyait de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures et camionnettes neuves sur le Vieux continent, avait par la suite été approuvé de manière formelle à la mi-février par les eurodéputés.

Un blocage vient toutefois d'émerger, alors même que cette mesure devait être entérinée en début de semaine par les Vingt-Sept au cours d'une réunion à Bruxelles. L'Allemagne a menacé de s'abstenir, pouvant ainsi priver l'obtention d'une majorité nécessaire. Berlin demande des engagements supplémentaires avant de donner son aval à une mise en œuvre du texte.

Pas de mise en place sans l'accord de l'Allemagne

Les ambassadeurs des pays membres de l'UE à Bruxelles ont "décidé de reporter la décision (...) à une réunion ultérieure", a-t-on appris. Les ambassadeurs "reviendront sur ce sujet en temps voulu", ont ajouté des responsables suédois, qui assurent actuellement la présidence de l'Union européenne. Si des pays comme l'Italie, la Pologne ou la Bulgarie ont affiché des réserves ou leur opposition à cette mesure, ils ne disposent pas (contrairement à l'Allemagne) d'une capacité de blocage suffisante pour empêcher cet abandon du thermique.

Sans l'Allemagne, la majorité qualifiée des Vingt-Sept qui est requise (vote favorable d'au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population de l'UE) ne peut plus être atteinte, ce qui permet à Berlin de peser dans les négociations et de demander des ajustements. "Nous avons toujours dit clairement que la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035 (...). Ce qui manque maintenant, c'est la réalisation de cet engagement", a expliqué vendredi le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

Les carburants de synthèse dont il est question sont aujourd'hui en phase de développement. Il s'agit de produire du fuel à partir de CO2, en provenance notamment des activités industrielles ayant recours à de l'électricité bas-carbone. L'usage d'une telle technologie dans l'automobile reste toutefois contestée en raison de son caractère énergivore. Berlin pousse désormais pour que la Commission suggère une législation complémentaire de nature à encourager ces carburants de synthèse dans le transport routier. Et milite dans le même temps pour une avancée de la législation sur les "infrastructures pour carburants alternatifs".


TD avec AFP

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