Grève à la RATP : les salaires au cœur de la colère

V. F avec AFP
Publié le 18 février 2022 à 10h00, mis à jour le 18 février 2022 à 19h02

Source : TF1 Info

La quasi-totalité des organisations syndicales de la RATP ont appelé à une journée de grève ce vendredi 18 février.
Elles demandent une revalorisation salariale substantielle au vu du contexte économique et de l'inflation.

Un "désaccord" persistant. A la veille d'une grève unitaire, la RATP campe sur ses positions face aux syndicats sur la question des salaires. Alors qu'un nouveau round de négociations doit justement se tenir ce vendredi, dans le cadre des NAO  (négociations annuelles obligatoires, NDLR), la direction conteste le chiffre de 0,4% d'augmentation avancé par les organisations syndicales. 

La direction générale de l'entreprise publique évoque plutôt pour 2022 "une augmentation de 2,7% des rémunérations en moyenne" après 2,1% en 2021, et une indemnité de "maintien de pouvoir d'achat" visant à compenser l'inflation. Cette hausse est un mix entre l'avancement et l'ancienneté (+1,8%), des mesures catégorielles (+0,5%) et les mesures transverses qui concernent l'ensemble des salariés de la RATP (+0,4%). 

C'est sur ce dernier chiffre que s'appuient les organisations syndicales pour réfuter la proposition de la direction. Cette dernière a en outre fait miroiter un intéressement qui "pourrait être supérieur à celui des années précédentes". "Ces dernières années, l'intéressement a été d'environ 1000 euros net annuels", a-t-elle précisé. D'après la direction, "ce sont donc plus de 100 millions d'euros qui seront redistribués aux salariés en 2022" au total. 

3% d'augmentation minimum

Mais la CGT ne l'entend pas de cette oreille. Le premier syndicat du groupe demande 3% de revalorisation annuelle sur les trois prochaines années. "On est en année électorale, il y a les discours sur la nécessité d'augmenter les salaires, mais la direction de la RATP fait la sourde oreille", a souligné Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP. 

"Le smic a été augmenté de 0,9%, alors 0,4 c'est de la provocation", a renchéri son homologue de l'Unsa, Arole Lamasse. Lui aussi demande 3% d'augmentation minimum pour compenser l'inflation. "Les bénéfices engendrés par la RATP depuis 2015 dépassent un milliard d'euros. Ceux de 2021 vont avoisiner les 200 millions d'euros", assurent les syndicats qui étaient réunis mardi en intersyndicale.

L'appel à la grève est suivi par l'ensemble des organisations représentatives (CGT, Unsa, FO et CFE-CGC) ainsi que la quasi-totalité des autres organisations (Solidaires et La Base). D'ores et déjà, la RATP a invité "tous les voyageurs qui en ont la possibilité à différer leur déplacement sur le réseau" ce vendredi. Elle a aussi "présent(é) ses excuses pour les conditions de transports à prévoir".


V. F avec AFP

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