Ryanair met fin aux billets d'avion à 10 euros, est-ce la fin des vols low cost ?

SM avec AFP
Publié le 11 août 2022 à 11h34

Source : JT 20h WE

Michael O'Leary, le patron de la compagnie à bas coût, annonce ce jeudi que l'ère des billets d'avion bradés à 10 euros, voire moins, est révolue.
En cause, la hausse des coûts de l'énergie, accélérée avec la guerre en Ukraine.
Pour autant, le dirigeant reste positif sur le maintien de l'offre et de la demande low cost, explique-t-il à la BBC.

Une page se tourne. Avec la flambée des cours de l'énergie, l'ère des billets d'avion bradés à 10 euros, voire moins, est révolue, avertit le patron de la compagnie à bas prix Ryanair, Michael O'Leary, ce jeudi 11 août. "Je pense qu'il n'y aura plus de billets à dix euros car les cours pétroliers sont bien plus élevés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nos promotions vraiment pas chères (...), je pense qu'on ne va pas voir ces tarifs pendant un certain nombre d'années", a-t-il affirmé sur la radio BBC Radio 4.

Les tarifs moyens des billets sur Ryanair devraient augmenter de quelque 10 euros, à environ 50 euros par trajet dans les 5 prochaines années, estime le chef d'entreprise. Ce qui, vu la structure tarifaire des low cost, avec de nombreux suppléments, notamment pour les bagages, pourrait faire grimper rapidement le coût total d'un voyage aller-retour à plusieurs centaines d'euros ou de livres, et miner la demande des voyages courts. Ceux-ci ont explosé ces vingt dernières années avec les compagnies dites "low cost", comme Ryanair ou EasyJet.

"Les gens continueront à voler fréquemment"

L'envolée des prix pétroliers depuis un an (+36% pour le Brent coté à Londres) pèse particulièrement lourd dans les coûts de ces compagnies à bas coût, par rapport aux transporteurs traditionnels, mais elle plombe aussi le budget des ménages. Les factures d'énergies annuelles vont augmenter de plusieurs milliers de livres en moyenne par foyer dans les mois à venir au Royaume-Uni, où l'inflation pourrait dépasser 13% d'ici octobre, selon la Banque d'Angleterre. 

Michael O'Leary veut toutefois croire que la demande de voyages aériens va se maintenir et que face aux contraintes budgétaires des consommateurs, les transporteurs low cost tireront leur épingle du jeu. "Nous pensons que les gens continueront à voler fréquemment. Mais je pense qu'ils vont devenir beaucoup plus sensibles aux prix", a-t-il détaillé, estimant que les voyageurs choisiront donc des compagnies low cost plutôt que des compagnies traditionnelles.

Le dirigeant s'est par ailleurs insurgé contre le Brexit, qui a fortement réduit l'accès des travailleurs européens au Royaume-Uni, où ils occupaient auparavant des centaines de milliers d'emplois. "Le marché du travail est très tendu, particulièrement pour les emplois peu qualifiés dans l'hôtellerie-restauration, la distribution et l'agriculture, et aussi pour la sécurité et les bagagistes dans les aéroports", a souligné le dirigeant. 

"Et s'il y avait un peu d'honnêteté du gouvernement [Boris] Johnson (du nom du Premier ministre sur le départ, ndlr), ils admettraient que le Brexit a été un désastre pour la libre circulation des travailleurs et que l'une des principales difficultés qu'affronte l'économie britannique actuellement, c'est le manque de travailleurs", a-t-il ajouté. 


SM avec AFP

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