Pénurie de chauffeurs RATP : la prime anti-absentéisme hérisse les syndicats

Publié le 26 octobre 2022 à 8h51

Source : JT 20h Semaine

Confrontée à une pénurie de chauffeurs de bus, résultant d'un fort taux d'absentéisme, la RATP a mis en place une prime inédite.
Le montant de celle-ci peut atteindre jusqu'à 450 euros, à condition de n'avoir aucune absence, pendant trois mois consécutifs.
Les syndicats sont vent debout contre la stratégie de l'entreprise.

Une prime évolutive : 100 euros le premier mois, 150 le deuxième et enfin 200 le troisième. Alors que le mois dernier, 25% du service de bus à Paris et en petite couronne n'a pas été assuré, occasionnant des temps d'attente plus long pour les usagers et des bus souvent bondés, la RATP s'est mise en quête de la parade. Pour lutter contre la pénurie de chauffeurs de bus, qui affecte le bon fonctionnement de son offre de service, elle va offrir une prime de "présence" inédite, allant jusqu'à 450 euros. 

Par le biais de ce dispositif, rétroactif au 1er octobre et en place "jusqu'à la fin de l'année", la Régie souhaite palier à l'absentéisme, en récompensant ses agents les plus assidus. Ce bonus exceptionnel vise à "améliorer l'offre de service", a-t-elle fait savoir, assurant vouloir "saluer l'engagement et l'investissement des conducteurs de bus présents à leur service"

Une prime de "présence" conditionnée

Selon Le Parisien, qui relate l'information, il y a toutefois une condition à respecter pour la toucher : le machiniste ne devra pas avoir été absent pendant trois mois consécutifs, hors congés payés. En effet, à la moindre absence non prévue au travail (jour de grève, arrêt maladie, accident du travail, congé enfant malade...), le compteur mensuel retombera à zéro. 

De quoi échauder les syndicats. "Personne ne veut de cette prime", dénonce Force ouvrière. "C'est une prime pour faire revenir des agents en arrêt maladie, en burnout ou au chevet d'un enfant malade".  L'Unsa-RATP y voit, pour sa part, "une provocation". "Cette prime ne va être que très peu distribuée en réalité", déplore au micro de TF1 Alexis Louvet, co-secrétaire de Solidaires RATP. "La direction a perdu la raison" après avoir "elle-même organisé le sous-effectif", assure à France 3 Île-de-France la CGT RATP-Bus enjoignant la direction de la RATP à "revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail"


La rédaction de TF1info

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