Sécurité routière : plus d'un Français sur deux reconnaît être parfois agressif au volant

Sur la route, le problème vient des autres, estiment les Français. Une étude réalisée par Opinion Way pour l'association Prévention routière et l'assureur Wakam met effectivement en évidence que les Français dénoncent plus facilement l'attitude des autres usagers lors de leurs déplacements en ville, sans véritablement s'interroger sur leur propre comportement.

En effet, quel que soit leur mode de circulation, 86% des personnes interrogées estiment que les autres usagers ont une attitude individualiste, un pourcentage qui grimpe à 91% quand il s'agit essentiellement de Franciliens. À l'inverse, ils sont 93% à estimer être attentifs aux autres, tout en reconnaissant adopter des comportements dangereux lors de leur déplacement.

Cette étude montre ainsi que 55% des sondés ne sont pas toujours attentifs à ce qui se passe autour d'eux et pour plus d'un sur deux (52%), peuvent parfois se montrer agressifs. Une proportion qui monte à 59% pour les automobilistes, contre 36% pour les piétons.

50% des sondés disent aussi pouvoir manquer de courtoisie vis-à-vis des autres usagers et la même proportion ne signalent pas systématiquement leurs intentions sur la route. Concernant l'utilisation du portable, 44% indiquent que cela leur arrive d'utiliser leur téléphone, avec ou sans kit main libre. 30 % peuvent également écouter de la musique avec un casque ou des écouteurs.

Face à des comportements qui mettent en danger leur entourage sur la route, 79% des personnes interrogées estiment par ailleurs que les usagers de la route ne communiquent pas suffisamment. Ce niveau d'individualisme est particulièrement fort chez les piétons et chez les automobilistes, quand les cyclistes et les motards se montrent globalement plus attentifs aux autres usagers. "Progressivement, dans la rue, sur la route, on ne communique plus, parce qu'on s'installe dans notre bulle", regrette auprès de TF1info Anne Lavaud, présidente de l'association Prévention routière

Pourtant, l'étude souligne que les Français sont quand même en recherche d'interactions positives, afin que leur environnement routier soit plus apaisé. "La prévention du risque routier passe aussi par là. Toutes ces mobilités doivent partager un espace retreint. Si l'individualisme l'emporte sur ce partage d'un commun, on n'arrivera pas à régler ce partage de la route au niveau urbain", renchérit Anne Lavaud, qui encourage donc à une prise de conscience autour de la communication, alors qu'une précédente étude avait montré que les usagers se sentaient de moins en moins en sécurité sur la route.

*Étude de l’association Prévention Routière, réalisée en ligne par Opinion Way, du 26 au 27 avril 2023, auprès d’un échantillon de 1034 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.