Les nids-de-poule sont à l'origine de centaines d'accidents chaque année.La plupart des cas concernent des dommages matériels, pour lesquels les victimes assignent les collectivités pour obtenir des réparations.Mais toutes n'obtiennent pas gain de cause.
Partout en France, des nids-de-poule ou des travaux mal sécurisés occasionnent des dommages sur la route. Maxime Legros, jeune conducteur, a abimé son véhicule il y a quelques semaines. Des dégâts légers qui ont engendré 500 euros de dépenses. Mais à sa grande surprise, malgré un dossier complet, le département, responsable du réseau sur lequel il circulait, a rejeté sa demande d'indemnisation. "Ils m'ont répondu qu'un nid-de-poule devait faire au minimum 5 cm de profondeur, alors que le mien en faisait 2,5 cm. Je trouve ça injuste, ce n'est pas correct de leur part", dénonce-t-il dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus.
Des procédures très longues
Pourtant, comme les conducteurs de deux-roues, les automobilistes sont de plus en plus nombreux à réclamer des dommages et intérêts. La ville de Paris, par exemple, a versé en 2022 plus de deux millions d'euros d'indemnités pour des accidents de voirie, un montant en forte hausse, même si le nombre de dossiers acceptés, lui, baisse, souligne la mairie. Car, selon maître Etienne Lejeune, avocat, les procédures sont très longues et il faut fournir beaucoup de preuves.
Alors, pour avoir toutes ses chances, il donne un certain nombre de conseils auprès de TF1 : "Vous prenez des photos sur le coup, vous demandez, s'il y a des témoins, à prendre leur numéro de téléphone pour avoir des attestations. Au besoin, vous faites un constat d'huissier. Si la police intervient ou la gendarmerie, vous demandez un rapport parce que si vous venez voir la collectivité les mains vides en disant : 'voilà la facture', évidemment, ça ne suffit pas", explique-t-il.
Même les petites communes voient les demandes affluer. L'année dernière, la mairie de Touques (Calvados) a ainsi dû verser 5000 euros à une dizaine de conducteurs en colère. "Les réparations coûtent de plus en plus chèer donc oui, on fait très attention. C'est pour ça qu'on vérifie, peut-être plus qu'avant, ces demandes particulières", confie David Muller, premier adjoint au maire.
Les indemnités augmentent certes, mais en contrepartie, à chaque plainte, des travaux de remise en état de la voirie sont rapidement effectués.