La compagnie Vueling va lancer une ligne entre Toulouse et Barcelone, soit 250 km à vol d'oiseau.L'avion est-il vraiment le moyen de transport le plus indiqué entre ces deux villes, à l'heure où le réchauffement climatique est dans tous les esprits ?
L'offre est plutôt alléchante : vol Toulouse-Barcelone aller-retour pour 50 euros. Les voyageurs en quête de bonnes affaires applaudissent. "J'y vais tout de suite", sourit une jeune Toulousaine dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "C'est pas cher !", renchérit un homme. "Je trouve ça scandaleux !", estime au contraire un autre Toulousain, "l'avion, il faut le réserver sur des longues distances". "Il y a des BlaBlaCar qui valent 25 euros ou 30 euros sur Internet, il faut le faire en voiture", appuie-t-il.
Moins de quatre heures de route en voiture
Car la route reste aujourd'hui l'axe de communication le plus direct vers la Catalogne. Barcelone se trouve à 318 kilomètres depuis le péage de Toulouse, ce qui représente moins de quatre heures de route. Alors pourquoi prendre l'avion pour une distance aussi courte ? Pour les Toulousains, grands amateurs d'escapades en Espagne, le choix de la voiture s'impose généralement. "Moi, je préfère la voiture parce qu'après sur place, on peut faire ce qu'on veut", témoigne un autre habitant de la ville rose.
Est-ce qu'on va pouvoir longtemps continuer, pour neuf euros, à aller à l'autre bout de l'Europe (...) ?
Chantal Beer-Demander, présidente du collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine
À partir du 1er juillet, la compagnie aérienne espagnole Vueling proposera trois vols par semaine vers Barcelone, profitant d'un créneau inoccupé jusqu'à présent. D'autant plus intéressant pour elle que Toulouse est mal desservie par les autres moyens de transport. Le trajet en bus vers la capitale catalane peut prendre jusqu'à 6 heures 50 et la liaison directe par train a été supprimée il y a trois ans. "Depuis trois ans, il y a une rupture de charges à Narbonne, il y a un temps d'attente, ce qui fait que quand on met bout à bout les deux trajets plus le temps d'attente, effectivement, on a une durée qui est assez dissuasive", affirme Jean-Luc Moudenc, maire (DVD) de Toulouse.
En cassant les prix sur ses billets, la compagnie espagnole cherche à attirer les voyageurs vers Barcelone, une plateforme importante pour cette destination européenne. Mauvaise nouvelle pour les riverains de l'aéroport de Toulouse, qui voient passer chaque année 110.000 avions au-dessus de leurs têtes. "Est-ce qu'on va pouvoir longtemps continuer pour neuf euros, aller à l'autre bout de l'Europe et prendre l'avion comme on prend sa bicyclette pour aller faire une petite teuf où on veut ?", se demande Chantal Beer-Demander, présidente du collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine.
D'autant que l'avion reste le mode de transport le plus polluant. Selon l'ADEME, pour un Toulouse-Barcelone, un passager d'un avion plein émettra 64 kilos de CO₂, tandis qu'un automobiliste seul dans sa voiture en émettra 61 kilos.
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