Plusieurs nouvelles lignes de métro devaient initialement voir le jour d'ici aux Jeux olympiques de Paris.Des promesses très ambitieuses, faites dans le dossier de candidature de la capitale.Le 20H de TF1 fait le point sur la situation, à moins d'un an de l'échéance historique.
Le chantier est titanesque. Il devrait durer jusqu'à la dernière minute avant le coup d'envoi de la séquence olympique, le 26 juillet 2024. Une immense gare à construire près du Stade de France, de nouvelles lignes de métro, des correspondances... Depuis déjà plusieurs années, Paris - et une partie de sa proche banlieue - est devenu un chantier à ciel ouvert.
Si certains projets seront achevés à temps, d'autres ne seront pas disponibles pour l'été 2024. Ainsi, le prolongement de la ligne 14 arrive quasiment au bout de son marathon. Il permettra de relier le centre de la capitale à l'aéroport d'Orly (au sud) et à Saint-Denis (au nord). En revanche, les lignes 15, 16 et 17 ne seront pas prêtes. Elles accusent un important retard et seront en chantier bien après 2024.
L'objectif des autorités était de pouvoir transporter dans les meilleures conditions environ 16 millions de touristes attendus pendant les Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) et paralympiques (27 août - 8 septembre).
Des promesses irréalisables ?
"Un chantier de cet ampleur n'a pas d'équivalent, aujourd'hui, en Europe voire dans le monde. Par ailleurs, il y a effectivement eu un certain nombre d'aléas. Le premier étant celui de la crise du Covid. Cela s'est traduit par des arrêts de chantier", se défend Jean-François Monteils, président du directoire de la Société du Grand Paris, dans l'enquête du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article. Ce nouveau calendrier avait été annoncé dès 2021.
Il faut dire que dans sa candidature, la France avait fait preuve de beaucoup d'optimisme. Les porteurs du projet "Paris 2024" promettaient, au départ, une liaison expresse entre Paris et l'aéroport Charles-de-Gaulle dès 2024. Aujourd'hui, elle n'est pas attendue avant 2027.
Le réseau de transport va-t-il tenir le choc ?
D'autres idées ont depuis été rejetées. De "nouvelles lignes de métro" devaient augmenter "la capacité de déplacement d'ici à 2024". Les porteurs de la candidature annonçaient aussi un "accès gratuit à l'ensemble du réseau (...) pour les détenteurs de billets". Trop coûteuses, les promesses ont été abandonnées.
Plus largement, les visiteurs olympiques devront composer avec un réseau francilien déjà largement saturé. Pour s'en rendre compte, il suffit de se rendre dans les stations du centre de la capitale, aux horaires de bureau. Et l'été prochain, 7 millions de visiteurs sont attendus au total pour les JO. La région Île-de-France s'y prépare en modélisant leurs déplacements. "C’est l’équivalent de cinquante événements par jour à gérer, et chaque jour des événements différents, souligne Laurent Probst, directeur général d'Île-de-France Mobilités. Si jamais la ligne B tombe en panne, il va falloir qu’en appuyant sur un seul bouton, on ait le plan B prévu pour ça. On va avoir plein de scénarios de dysfonctionnement, et pour chaque scénario, on aura une réponse", assure-t-il.
Un autre sujet coince : l'accessibilité des transports en commun pour les personnes en situation de handicap. Moins de 10% des stations sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant, selon des chiffres datant d'août 2023. L'autorité organisatrice des transports vise les 14% d'ici à l'ouverture des Jeux olympiques. "C'est une image de Paris que l'on va donner. C'est une image de la France, il faut bien le savoir", dénonce Franck Maille, référent accessibilité de l'association APF France handicap, dans notre reportage.
Notons que si la question des transports est critique, celle des ouvrages d'accueil est mieux engagée. En juillet dernier, auprès de TF1info, l'adjoint à la mairie de Paris en charge des Jeux olympiques assurait que Paris serait "prêt" et que "certains sites" seraient "livrés en avance".
Retrouvez l'intégralité de l'enquête de François-Xavier Ménage grâce à la vidéo en tête d'article.