Le 13H

VIDÉO - Il fête ses 100 ans : voici à quoi ressemblait le premier feu rouge de France

par Maxence GEVIN Reportage TF1 Léonard Attal, Marc Kouho
Publié le 5 mai 2023 à 16h55, mis à jour le 5 mai 2023 à 20h15
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Le premier feu rouge installé en France souffle sa centième bougie ce vendredi 5 mai.
Nos feux tricolores ont beaucoup évolué depuis : la preuve en images.

À l'époque, c'était une petite révolution. Le 5 mai 1923, soit quarante ans environ après l'invention de l'automobile, le premier feu rouge français est mis en place au croisement des boulevards Sébastopol et Saint-Denis, dans le IIe arrondissement de Paris. Le JT de TF1 nous montre une photo de l'installation par la police de cet ancêtre dans le reportage ci-dessus, ainsi  que celle d'un autre modèle installé ensuite au même endroit, toujours dans les années 20 :

TF1
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À l'époque, il ne dispose que d'une seule couleur et est accompagné d'une sonnerie, qui indique aux automobilistes le moment où il faut s’arrêter. Mais c'est aux États-Unis, une dizaine d'années plus tôt, que le premier feu électrique a fait son apparition, dans les rues de Cleveland (Ohio). Une invention s'inspirant d'une autre ayant vu le jour à Londres, où une lanterne à gaz rouge et verte (qui finira par exploser), actionnable manuellement à l'aide d'un levier, avait été installée dès... 1868. 

Progressivement en France, cet équipement d'un nouveau genre, qui suscite initialement la curiosité, s'étend aux différentes rues de la capitale puis aux villes de province. Il faudra attendre dix ans, au début des années 1930, pour que les feux vert et orange soient ajoutés.

On mourait beaucoup plus à la belle époque d'accidents sur le réseau parisien qu'aujourd'hui

Mathieu Flonneau

Mais revenons-en au premier feu de France, celui entre les boulevards Sébastopol et Saint-Denis. "C'est le premier feu rouge qui a été installé à Paris parce que c'était l'endroit le plus dangereux", se hasarde une habitante interrogée par TF1. Tout à fait. Cette intersection était même surnommée le carrefour des écrasés. "Il y avait une vraie dangerosité. Et on mourait beaucoup plus à la belle époque d'accidents sur le réseau parisien qu'on ne peut mourir aujourd'hui", assure Mathieu Flonneau, historien des mobilités et auteur d'"En tout sens, une histoire des équipements de la route". Le tout avec un nombre de véhicules pourtant bien moindre. 

"Les accidents étaient multiples, dus aux chevaux, qui ne s'arrêtaient pas comme des véhicules motorisés, dus aux tramways, qui étaient une dangerosité, et dus à la nouveauté de l'automobile, à laquelle les piétons n'étaient pas habitués", explique l'expert. À ces difficultés s'ajoutent des routes inadaptées, au revêtement inadéquat et à la signalisation insuffisante. 

30.000 feus tricolores aujourd'hui en France

Un siècle plus tard, le feu tricolore est encore présent sur 30.000 carrefours français, d’après les chiffres de 2016 du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Il a largement contribué à fluidifier un trafic toujours plus important et à diminuer le nombre d'accidents. 

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Cela n'empêche pas qu'environ 14% des accidents dans l'Hexagone surviennent sur des carrefours à feux, note l'institut. Cela représente quelque 10.000 collisions annuelles, pour 1500 blessés nécessitant une hospitalisation et 150 tués. Mais les feux de signalisation n'ont pas fini de se perfectionner : un feu jaune pour les piétons est actuellement testé dans sept villes françaises.


Maxence GEVIN Reportage TF1 Léonard Attal, Marc Kouho

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