Pneus hiver obligatoires : ruée chez les garagistes pour éviter l'amende

M.L | Reportage TF1 Yannis Matisse et Frédéric Marchand
Publié le 20 octobre 2022 à 17h07, mis à jour le 21 octobre 2022 à 10h41

Source : JT 13h Semaine

Le 1er novembre prochain signera le retour des équipements neige obligatoires dans 48 départements de montagne.
Cette année, aucune tolérance ne sera accordée : les automobilistes récalcitrants encourront une amende de 135 euros.
En conséquence, les garagistes croulent sous les demandes, au point même de proposer des rendez-vous nocturnes.

Pas un flocon de neige à l'horizon, sur les paysages encore verdoyants de Chambéry, en Savoie. Et pourtant, une file d'automobilistes se dessine déjà à l'accueil de l'un des garages de la commune. Dans l'atelier, les révisions et les réparations mécaniques sont terminées, place désormais aux équipements d'hiver des voitures. Maxime et ses trois collègues se sont lancés dans une course contre-la-montre pour satisfaire toutes les demandes avant la date fatidique du 1er novembre. "On équipe trois véhicules à la demi-heure, c'est un gros rythme", glisse, en pleine manœuvre, le garagiste de l'atelier Milliand Pneus, dans le reportage du 13H en tête d'article.

En effet, à compter du mois prochain, la loi Montagne entre en vigueur : les équipements d'hiver seront obligatoires sur l'ensemble des 48 départements qui comportent des massifs montagneux, dont la Savoie fait partie. L'objectif : garantir une meilleure sécurité sur les routes enneigées et verglacées. Des panneaux représentant une montagne, une valise de chaînes et un pneu, seront également plantés au bord des routes, pour signaler les entrées et sorties de zones où la mesure s'applique. 

Dans ces secteurs balisés, "il faut quatre pneus hiver, quatre pneus quatre saisons ou quatre pneus d'été avec une paire de chaînes ou de chaussettes dans le coffre", résume Sébastien Milliand, gérant de l'atelier de réparation. Les pneus "toutes saisons" restent en effet performants entre -10°C et +30°C, mais sont 10 à 15% plus chers qu'un pneu été. De manière générale, comptez entre 400 et 1500 euros pour quatre pneus neufs et 70 euros pour une paire de chaussettes (dispositif automobile antidérapant destiné à équiper les pneumatiques). 

Un budget élevé donc, mais dont il faudra s'acquitter puisque jusqu'au 31 mars, en cas de contrôle, les automobilistes non équipés s'exposeront à une amende de 135 euros et à une immobilisation du véhicule, et ce quelle que soit la météo. L'an passé, la tolérance était encore de mise, le gouvernement se contentant de mises en garde et de pédagogie, mais le répit prend fin dès cet hiver.  

"Si on n'a pas de pneus neige, on ne monte pas"

Les clients du garage, eux, disent comprendre la mesure, estimant que la sécurité passe avant tout. "Si on n'a pas de pneus neige, on ne monte pas. C'est mathématique, ça glisse", lance l'une d'entre eux. "Aujourd'hui, c'est juste impensable, quand il y a deux centimètres de neige, que les autoroutes et toutes les routes sont bloquées et que cela génère des accidents", pose un autre. "Les équipements sont obligatoires pour la sécurité routière, et je trouve ça très bien."

À 18 kilomètres de là, le téléphone n'arrête pas de sonner. Un autre garage de la région est, lui aussi, débordé. Pour récupérer leurs commandes d'équipements d'hiver, les clients doivent patienter un mois, un délai encore jamais vu pour cet atelier. "On n'arrivera jamais à fournir tout le monde avant le 31 octobre", se résigne une salariée. 

Pour tenter de palier à cette situation exceptionnelle, les plages horaires de l'atelier s'étirent. "On propose à nos clients le jeudi soir, sur rendez-vous uniquement, des nocturnes de 19h à minuit environ", signale Damien Duck, gérant du garage Aix Auto 3000 de Grésy-sur-Aix (Savoie). Ils peuvent aussi stocker à l'atelier leurs pneus été, qui pourraient les embarrasser, en attendant le retour du printemps. 


M.L | Reportage TF1 Yannis Matisse et Frédéric Marchand

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