VIDÉO - Pourquoi Rouen est-elle championne de France du covoiturage ?

Un record en France. À Rouen en Seine-Maritime, les covoiturages sont passés de 30.000 par mois en août dernier à près de 111.000 en février 2023. Une hausse inédite de ce type de partage de véhicule où un conducteur accepte d'accueillir un ou plusieurs passagers pour réaliser un trajet similaire au sien. Mais comment expliquer un tel essor dans cette agglomération ? C'est ce qu'a cherché à comprendre l'équipe de TF1 dans le reportage vidéo ci-dessus. Nos journalistes ont rencontré Arthur Leuleu, un usager régulier de l'application 'Covoit'ici'.

Chaque jour, Arthur se rend à une borne de covoiturage juste à côté de son lieu de travail. Grâce à cette application mobile, il fait une demande pour qu'un particulier le récupère en voiture. Son message s'affiche alors sur la plateforme, ainsi que sur un panneau d'une voie très fréquentée de l'agglomération rouennaise. Après une attente de 8 minutes, une automobiliste s'arrête. Arthur devient alors son passager, le temps du trajet jusqu'au centre-ville de Rouen.

Pour ce parcours de 30 km, Arthur ne déboursera pas un centime. Une véritable économie pour ce jeune actif. "C'est plus d'une centaine d'euros économisés par mois. Cela ne me coûte vraiment rien !", lance-t-il dans la vidéo en tête de l'article. C'est la métropole de Rouen qui va dédommager la conductrice à hauteur de 2 euros par passager.

Les pouvoirs publics sont même allés encore plus loin, en rémunérant les automobilistes pour de petites distances. Notre équipe de journalistes a rencontré un covoitureur régulier, Romain Dernier. Dès qu'il utilise sa voiture, Romain propose un service de transport via l'application 'Klaxit'. Il accueille alors des passagers même pour quelques minutes. Toutes ces petites courses rapportent à Romain près de 70 euros par mois. L'équivalent de ce qu'il paie pour son assurance automobile, nous affirme-t-il.

Toutes ces aides publiques ont incité les conducteurs Rouennais a sauté le pas du covoiturage. Mais ces récompenses financières ont aussi généré des fraudes. Selon le Journal d'Elbeuf, des utilisateurs de l'application 'Klaxit' auraient mis en place des stratagèmes pour être davantage rémunérés, comme en utilisant un second téléphone pour simuler l'appel d'un candidat au covoiturage. Pour endiguer ce type de dérive, la métropole de Rouen a proposé le 27 mars dernier de limiter la rémunération des covoitureurs à 150 euros par mois et par conducteur.