Chasse aux voitures : la solution de ce village divise ses habitants

Hénonville, dans l’Oise, est un petit village de campagne de 900 habitants. Jolies ruelles, maisons de charme… Mais un problème majeur : la circulation y est infernale. Plus de 4000 véhicules empruntent chaque jour la route départementale qui traverse la commune. 

Nadège habite ici depuis six ans. Selon elle, le trafic est invivable. "Il y a pas mal de camions comme vous pouvez l’entendre. Le week-end, c’est aussi beaucoup de circulation. C’est gênant. Quand on veut se reposer, on a de la circulation et du bruit tout le temps", souffle-t-elle. 

Son voisin Gérard, propriétaire de chambres chez l’habitant, a le même ressenti. "Quand je demande aux gens s’ils ont bien dormi, ils me répondent ‘oui, mais c’est bruyant’. Je perds des clients", déplore-t-il. 

Pour y faire face, la municipalité promet l’installation de ralentisseurs. Mais la solution privilégiée par le maire, c’est la création de rues à sens unique dans tout le village. "Pour éviter qu’il y ait des changements de direction en cœur de village, on a passé cette rue en sens unique il y a 18 mois. Dans les six mois qui viennent, on va passer cette rue-là en sens unique également", montre Hervé Le Marec, maire (SE) de Hénonville, dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. 

Les travaux sont en cours. Les trottoirs sont élargis, la taille de la chaussée est donc réduite. "On a une partie qui va repasser en sens unique. Ce sera la fin des travaux", explique Rémi Meier, chef de chantier. 

Et ces chantiers provoquent des tensions, non pas chez les automobilistes qui devront faire un détour, mais chez les habitants. L’agriculteur du village, au volant de ses engins, aura des difficultés pour accéder à son exploitation. Les résidents du centre-ville, épargnés pour le moment, redoutent un report de trafic dans leur rue. Certains s’opposent au projet. D’autres l’acceptent avec une certaine fatalité. "Il y aura des mécontents, c’est sûr. Mais je pense qu’à mon avis, on va dans la bonne voie. On ne peut plus rester dans les villages d’il y a 20 ou 30 ans", estime Nasser, un habitant. 

Les derniers panneaux sens interdit seront installés l’année prochaine pour tenter de réguler la circulation. Mais Hénonville restera un lieu de passage obligé pour beaucoup d’automobilistes.