Chaque jour, il y a en moyenne cinq collisions entre les trains et les animaux.La SNCF a décidé d'agir.Elle expérimente en Côte-d'Or un dispositif sonore pour éloigner les sangliers et les chevreuils.
À l'approche d'un train, un son insupportable enregistré lors d'une battue sort de hauts-parleurs. Voici la nouvelle arme de la SNCF pour dissuader les animaux de franchir les voies. "Quand le train arrive, 30 secondes avant, l'effaroucheur va se mettre en fonction pour éloigner les animaux de la zone", explique Véronique Bon, directrice du pôle développement durable SNCF réseau Bourgogne-Franche-Comté.
Près des bois, en plaine, sangliers et biches se retrouvent régulièrement sur les lignes ferroviaires. Résultat : 1900 collisions entre trains et animaux ont lieu chaque année en France. Cela équivaut à 792 heures de retard cumulées. Cet effaroucheur sonore, installé il y a quelques semaines, est le premier dans le pays. Cinq mégaphones protègent la voie sur trois kilomètres. "On fait l'expérimentation ici. On ne la mettra pas dans une zone urbaine parce que le son pourrait gêner les riverains", poursuit Véronique Bon.
Dans les rames, il est impossible de s'en rendre compte. Une liaison TER passe près de l'appareil et pourtant, peu de voyageurs en avaient entendu parler. "Je ne le savais pas. C'est la première fois que je l'entends, mais je pense que c'est vraiment une très bonne idée", affirme l'un d'eux. "C'est très important, je pense, de ne pas leur faire du mal et puis si ça évite les collisions, c'est bon pour tout le monde", ajoute un autre. "Ça évite les retards. Moi, ça m'est arrivé régulièrement que des trains heurtent des sangliers ou des chevreuils. Une fois aussi une montgolfière mais ça, on ne peut pas les effaroucher", sourit une femme.
Éviter les traumatismes pour les conducteurs
Réduire le risque, c'est aussi éviter des traumatismes pour les conducteurs. Jean-Baptiste conduit des trains depuis seize ans, il a déjà percuté des animaux sur les voies. La présence de l'effaroucheur le rassure. "Ce sera un plus pour nous. Des fois, on voit du gibier dans la plaine donc on essaye de faire attention et on s'en méfie", explique-t-il.
Car les dégâts en cas de collision sont importants. Des trains accidentés arrivent chaque jour dans le centre de maintenance. "C'est un train qui a subi un choc avec un gibier", montre un employé dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. Il y a les dommages visibles, mais aussi ceux que l'on ne voit pas directement. "On a des tôles pliées dessous. Avec la vitesse, le gibier est projeté sur le côté et dessous en même temps, donc il peut amener des dégâts jusqu'au bout de la rame", ajoute-t-il.
Cela entraîne donc plusieurs jours d'immobilisation des trains. L'enjeu est devenu crucial pour la SNCF. "Il nous est arrivé d'avoir dix rames immobilisées, juste pour le parc Bourgogne-Franche-Comté. On peut être amené à modifier les compositions des trains et donc ça a un impact pour nos clients", affirme Hubert Jahan, directeur du technicentre SNCF de Bourgogne-Franche-Comté.
Beaucoup d'espoir repose sur les effaroucheurs pour l'instant efficaces. Aucune collision avec des animaux n'a eu lieu depuis le début de l'expérimentation.
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