L’inflation se fait aussi sentir sur les billets de train.Selon l'Insee, leur prix a augmenté de 15,3% au cours des trois derniers mois, des chiffres contestés par la SNCF qui affirme le contraire.Qu'en disent les usagers ?
Avec la hausse des prix des carburants, vous êtes nombreux à envisager de prendre le train pour vos déplacements. Mais est-ce une économie pour le portefeuille ? Pas forcément selon l'Insee, qui estime que les tarifs ont augmenté de 15,3% entre janvier et avril, après avoir comparé 250 trajets avec ou sans carte de réduction, en TER ou en TGV.
Une voyageuse interrogée par TF1 gare Montparnasse à Paris le confirme dans le reportage du 13H en tête de cet article : elle a payé 150 euros son aller-retour Paris-Bordeaux. "C'est beaucoup plus que d'habitude. Pour moi, c'est exorbitant."
Des allégations jugées sans fondement par la SNCF, qui estime que la méthode de calcul de l'Insee n'est pas la bonne. Selon l'entreprise ferroviaire, les prix sont même à la baisse. "Ce qui est intéressant, c'est de comparer les prix actuels avec ceux de 2019. Là, ce que je peux vous dire, c'est qu'on a réduit nos prix de 7%, en particulier grâce à l'augmentation des trains Ouigo qui proposent des tarifs très bas, et puis grâce à la mise en place de la carte Avantage", explique Alain Krakovitch, directeur de Voyages SNCF.
Deux modes de calcul
Ce grand écart s'explique par deux modes de calcul qui n’évaluent pas la même chose. L’Insee estime le prix du billet à l’achat : "un robot recueille les prix des billets avec quatre antériorités d’achat (deux jours, dix jours, trente jours et soixante jours avant le départ du train), suivant deux profils de consommateurs (avec ou sans carte de réduction) et différents horaires dans la journée pour un échantillon de 250 trajets", assure l'entreprise à Check News.
Quant à la SNCF, elle prend le chiffre d’affaires réalisé sur une période donnée et le divise par le nombre de billets vendus. Pour autant, ces deux données ne sont pas contradictoires. La SNCF peut, comme le calcule l’Insee, augmenter le prix de chacun de ses billets et compenser cette hausse par des services low cost.
J'aimerais qu'on appelle un chat, un chat
Une usagère de la SNCF
Du côté des usagers, on déplore avant tout des tarifs jugés illisibles. "Ce n'est pas transparent. J'aimerais qu'on appelle un chat, un chat et qu'on ne passe pas du simple au double, voire au triple", s'insurge une habituée. "Je me souviens de l'époque où nous payions au kilomètre. Je peux comprendre l'amélioration de la vitesse du train, mais je pense que c'est un peu excessif quand même", renchérit une autre.
Pour payer moins cher, il faut donc souvent faire preuve de souplesse. "Je choisis le moins cher donc je pars très tôt", explique de son côté un retraité. D'autres visent quant à eux les périodes creuses. Dernier espoir pour les voyageurs, l'ouverture à la concurrence qui pourrait sur certaines lignes avoir un effet positif sur les prix.