Depuis septembre, la métropole de Lille récompense les automobilistes qui laissent leur voiture au garage ou font du covoiturage aux heures de pointe.Il s'agit d'une compensation de deux euros par trajet.Le JT de TF1 a suivi deux usagers qui en bénéficient pour savoir combien cela leur rapporte.
Comment inciter les automobilistes à abandonner leur voiture, notamment pour aller au travail ? Depuis deux mois, la métropole de Lille expérimente un écobonus. Concrètement, ceux qui laissent leur voiture au parking ou renoncent à rouler seuls en voiture, sont rémunérés. Alexis Moreels fait partie des 3500 personnes qui touchent cette prime. Qu'il pleuve ou qu'il vente, il a remplacé sa voiture par un vélo pour aller travailler. Même la distance ne l'a pas rebuté. "On est à peu près à 9 km. C'est une petite demi-heure, ça va aller", dit-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.
Un trafic qui a baissé de 6%
Il touche deux euros pour chaque trajet qui n'est pas réalisé en voiture aux heures de pointe sur les axes les plus embouteillés. Résultat, il gagne 20 minutes et sa qualité de vie a changé. "Je ne suis plus en retard pour la nounou pour aller récupérer ma fille. Ça, c'est déjà un avantage. Et puis, je suis moins énervé. Sincèrement, les bouchons, ça énerve, on est à l'arrêt", explique-t-il. Pour percevoir sa rémunération, Alexis doit se déclarer sur une application qui le géolocalise.
Présenté comme un "atout anti-embouteillages" pour désengorger notamment l'A1 et l'A23 le matin et le soir, cet écobonus est inspiré d'une mesure observée par des élus lillois en 2015 à Rotterdam. Et ce principe fonctionne ; l'objectif est quasiment atteint, affirme la métropole, avec un trafic qui a baissé de 6% sur l'autoroute A1, soit 650.000 véhicules en moins. "Ce qui nous intéresse, ce n'est pas vraiment de dépasser le seuil des 650.000 véhicules sur l'A1, c'est plutôt de l'installer dans la durée. Pour pouvoir mesurer qu'il y a vraiment un gain en termes de fluidité du trafic et de pollutions émises", affirme Sébastien Leprêtre, vice-président de la métropole de Lille, délégué aux mobilités et aux transports publics.
Pierre Pincedé est un autre participant assidu. Il a ainsi pris l'habitude de décaler ses trajets plus tôt le matin et le soir. Moins de temps sur la route, c'est donc aussi moins de carburant dépensé. "En deux mois, j'ai économisé trois quarts d'un plein, donc c'est déjà pas mal", souligne-t-il. Ce qui équivaut à une soixantaine d'euros environ. Sans compter la somme récoltée jusqu'à maintenant sur l'application : 144 euros pour tous les trajets évités. Seul bémol, Pierre n'a pas encore touché cet argent. "Pour l'instant, c'est un peu le point noir de l'application. On ne sait pas quand sera viré cet argent", reconnait-il.
La métropole se justifie en expliquant que le système est encore en rodage. Elle préviendra le prestataire. Si au bout de neuf mois, l'expérimentation est concluante, elle pourrait être étendue à d'autres autoroutes.