Depuis le début de l’année dans les Hauts-de-France, 11.000 trains régionaux ont été supprimés.D’autres régions pourraient en faire de même.Manque d'effectifs, infrastructures défaillantes... Les causes sont multiples.
Tous les jours, c’est la même incertitude pour Sabrina. Le TER qui doit l’emmener au travail sera-t-il bien à quai ? Ce jour-là, sous l'objectif de notre caméra, coup de chance : il est maintenu, mais elle nous confie que ce n’est pas le cas tous les jours. "On ne peut pas organiser sa vie personnelle comme on l'entend, parce que le soir c'est pareil : il y a des suppressions, des retards", déplore-t-elle dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
Depuis le début de l'année 2022, plus de 11.000 TER ont été supprimés dans les Hauts-de-France, soit une hausse de 134% en trois ans. Des suppressions liées à des difficultés de recrutement : il manque une soixantaine de conducteurs dans la région. Le résultat : un service dégradé pour les usagers. "Je suis déjà fatiguée avant de commencer ma journée. Elle va être longue, très longue", confie une femme qui semble préférer rire de ses galères de transports.
De multiples problèmes
Et ce n’est pas la seule région touchée par le manque de conducteur. Lors d'une rencontre avec les syndicats, il y a deux mois, la direction de la SNCF a indiqué qu’il lui manquait 10% d'effectifs pour assurer le bon fonctionnement du réseau national, également perturbé par des infrastructures en mauvais état.
"Premièrement, il y a des problèmes de signalisation, avec des systèmes parfois vieillissants. Deuxièmement, il y a des problèmes de centres de contrôle et d'aiguillage, qui ne sont pas assez modernisés et trop nombreux. Et puis, enfin, sur l'infrastructure, il y a des problèmes de capacité et de qualité de la voie et des caténaires", énumère Gilles Dansart, directeur de Mobilettre, un site spécialisé dans les transports.
Autre problème : l'exploitation des TER, qui coute de plus en plus cher aux régions, notamment à cause de la flambée des prix de l'électricité. Aujourd'hui, le président de la région Grand Est s'inquiète de devoir fermer des petites lignes sur son territoire. "Est-ce qu'il faudra diminuer en fréquence ? Est-ce qu'il y aura moins de trains ? Ou est-ce que certaines lignes devront fermer parce que nous n'aurons pas la possibilité financière d'assurer ces services publics ?", s'interroge ainsi Jean Rottner.
Dans l'attente de futures négociations, les Hauts-de-France, le Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes ont suspendu, au moins partiellement, leurs paiements à la SNCF.