En s'appuyant sur un document officiel mis en ligne puis retiré, le magazine Autoplus a dressé le rayon d'action des controversées voitures radars privatisées.Ces données révèlent les moments lors desquels les contrôles sont davantage réalisés, et le type de routes sur lesquelles ils sont effectués.
"Tout est fait pour choper le petit excès de vitesse. C'est plutôt pour faire du fric". Ces mots de François Halary, directeur de l'association "Automobile club du sud-ouest", dans la vidéo de TF1 ci-dessus, traduisent l'état d'esprit d'un grand nombre de conducteurs face au déploiement des voitures radars privatisées. Lancés en complément des traditionnels radars fixes pour mieux prévenir et sanctionner d'éventuels excès de vitesse, ces véhicules banalisés gagnent de plus en plus de terrain.
Pilotés par des sociétés privées, ils sillonnent les routes de l'Hexagone pour venir en aide aux forces de l'ordre, de plus en plus accaparées par d'autres tâches. D'abord présents dans 20 départements français, lors du début de l'expérimentation en 2018, leur rayon d'action a progressivement été étendu. Ces contrôleurs d'un nouveau type évoluaient ainsi dans 39 départements en 2021, et 16 de plus depuis. En 2023, ce sont désormais huit régions qui sont entièrement couvertes (seules l'Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, l'Occitanie et la Corse ne sont pas encore concernées).
6,65 millions de contrôles en 2021
Le magasine spécialisé Autoplus a profité de la publication, il y a quelques semaines, d'un document officiel sur le site data.gouv.fr, pour dresser les habitudes de ces voitures radars. S'il a rapidement été retiré du Web par les autorités, ce fichier a révélé que les 170 véhicules (contre 225 aujourd'hui) avaient réalisé la bagatelle de 6,65 millions de contrôles en 2021. Cela a débouché sur la constatation de plus de 520.000 infractions. Et 96% de ces vérifications ont eu lieu sur des axes limités à 80 ou 90 km/h (dont 70% sur des routes limitées à 80 km/h).
Les tronçons à 70 km/h représentent, eux, seulement 2,5% de la surveillance, ceux à 110 et 130 un peu plus de 1% à eux deux. En revanche, ces "voitures flasheuses" ne vérifient pas la vitesse en agglomération. L'explication, selon Autoplus, est que leur "système embarqué n’est pas calibré pour enregistrer les infractions dans des zones limitées à 50 km/h".
Le vendredi, jour privilégié
Les données révèlent un autre constat : l'intensité des contrôles n'est pas du tout homogène sur les différents jours de la semaine. Un pic est constaté le jeudi (1,12 million de contrôles) et le vendredi (1,18 million). Au contraire, l'activité des voitures radars privatisées est bien moins importante le week-end.
De même, les plages 9h-12h et 16h-18h sont privilégiées. Sans surprise, le nombre de contrôles baisse radicalement en soirée. Il n'est plus que de l'ordre du symbolique la nuit, lorsque le trafic est moindre. Ainsi, seulement 22.200 contrôles nocturnes (entre minuit et 6h) ont été opérés.