ETUDE - La Dares, le service statistique du ministère du Travail, s'est penché sur les embauches et les ruptures de contrat durant les 25 dernières années. Il apparaît que, si la plupart des salariés sont en CDI, près de 9 embauches sur 10 se sont faites en CDD en 2017.
De plus en plus d’embauches en contrat court. Et des contrats de plus en plus courts. A en croire l’étude publiée jeudi 22 juin par la Dares, le service des statistiques du ministère du Travail, la flexibilité trouve toute sa place dans le monde du travail.
Le phénomène est particulièrement marqué dans certains secteurs d’activité, comme l’hébergement médico-social, l’audiovisuel ou la restauration. Il est moins marqué dans l’industrie et la construction, où l’emploi temporaire passe avant tout par l’intérim.
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87% des embauches en CDD
Attention cependant : aujourd’hui, la part des salariés travaillant en CDI reste ultra-majoritaire : ils sont 88% (hors intérim), contre 12% de CDD. Seulement, la plupart des embauches se font désormais en CDD.
D’après la Dares, qui s’est penché sur les embauches et les ruptures de contrat durant les 25 dernières années, il apparaît qu’au cours de cette période, la part des embauches en CDD a "nettement" progressé, passant de 76% en 1993 à... 87% en 2017. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, le taux d'entrée en CDD a été multiplié par plus de quatre depuis 1993.
Un tiers des CDD ne dure qu'une journée
Autre signe de flexibilité, alors que les deux derniers gouvernements ont bataillé pour instaurer des lois (El Khomri, Pénicaud), assouplissant un peu plus le marché du travail, la durée des contrats signés. Ceux-là sont de plus en plus courts. Ainsi en 2017, 40% des salariés en CDD ont un contrat de moins d'un mois. Et un tiers des CDD ne dure qu'une journée.
Entre 2001 et 2017, la durée moyenne d'un CDD en France a été divisée par plus de deux, passant de 112 à 46 jours. Les contrats de moins d'un mois, qui représentaient 57% des CDD en 1998, en représentent 83% en 2017.
La Dares pointe ainsi une "dualisation du marché du travail plus marquée entre les salariés en CDI et les autres multipliant les contrats courts".
Les entreprises veulent tester
Parmi les raisons évoquées par les employeurs en 2016 pour l'utilisation des CDD figurent "l'incertitude vis-à-vis de l'environnement économique" mais aussi "le besoin de tester les compétences du salarié avant un recrutement plus durable". "Ce sont souvent les mêmes personnes qui enchaînent ces contrats très courts", relève pourtant la Dares, avec un cumul de 3,5 contrats très courts (moins d'un moins) en moyenne par trimestre.
S'agissant des ruptures de contrat, aussi bien pour les CDD que les CDI, la Dares souligne que la mise en place de la rupture conventionnelle en 2008 a entraîné une "baisse tendancielle" des démissions - motif le plus fréquent de fin de contrat - et des licenciements économiques.