Dans leur atelier d’Ivry-sur-Seine, Florent Blanchard et son équipe offrent depuis 2018 une nouvelle vie à des chutes de bois qu’ils sauvent et ennoblissent pour les métamorphoser par le design.Une démarche artisanale vertueuse de “surcyclage” qui a débuté avec des lampes à poser modulaires, les DOD (pour dodécaèdre), et se poursuit avec des suspensions, des étagères aussi élégantes qu’uniques.Rencontre.
Vous n’êtes pas artisan à la base. Quel cheminement vous a mené à la création de luminaires ?
Florent Blanchard : J’ai commencé dans des bureaux d’études et en agence d’architecture, où je travaillais la structure bois, plutôt sur ordinateur. Mais ça ne correspondait pas à mes aspirations : j’avais envie de toucher la matière, de créer — car je suis un amoureux du bois depuis tout petit — et j’avais plein d’idées de mobilier en tête. J’ai donc loué un établi dans un fablab pour me former auprès de menuisiers et expérimenter — notamment le luminaire DOD. Quand j’ai commencé à travailler la matière, à avoir cette liberté, je suis devenu addict ! Je n’ai plus jamais arrêté.
Votre concept repose sur du bois ayant déjà vécu auquel vous donnez donc, après son existence végétale et son premier emploi, une troisième vie…
Quand je travaillais en architecture, je m’étais rendu compte en rencontrant des artisans sur des chantiers de déconstruction qu’une matière incroyable était gâchée : des poutres, du parquet… Il fallait en faire quelque chose… Mais aussi convaincre l’opinion que le réemploi pouvait être esthétique. C’est là que la plus-value design a son importance. Les premières personnes à voir ma première lampe DOD réalisée en bois brûlé et or ont été estomaquées quand elles ont su qu’elle provenait d’anciens lits. Le pari de donner une nouvelle image au réemploi était gagné.
Qui a été votre premier fournisseur de bois ?
Éric Moro, un menuisier croisé sur des chantiers. Il m’avait mis des chutes de côté au lieu de les évacuer. J’ai pris une petite camionnette et je suis allé dans son atelier les récupérer. J’ai ensuite appelé d’autres menuisiers. Certains, qui ne me connaissaient pas, avaient l’impression que je voulais les voler (rires), mais ça a vite bien fonctionné : j’ai noué des liens avec des artisans qui ont compris la démarche. Aujourd’hui, on a une personne qui est en charge des collectes et des partenariats.
Auprès de quels types de structures ?
Des sociétés de déconstruction sélectives et de reconditionnement ; des parquettistes. Et des institutions comme les CMA France, la CMA 94 ou la Cité internationale universitaire de Paris… Et le réemploi stimule l’aspect design et créativité : quand on nous donne une centaine de chaises avec la mission d’en faire quelque chose, on s’éclate !
Vous êtes parti d’un financement participatif, vous vous êtes diversifié… Jusqu’où pouvez-vous aller en demeurant une structure artisanale ?
Il y a 2 ans, notre effectif était d’une personne et demi ; nous sommes dix à présent. Nous venons de réaliser une levée de fonds et avons obtenu des prêts ainsi que des subventions, car nous évoluons dans le secteur du réemploi et du développement durable. La priorité, c’est d’investir dans un parc machine plus important pour avoir des coûts plus raisonnables. À terme, nous ne dépasserons pas la quinzaine de personnes, soit au moins un profil qualifié dans chaque discipline (RH, graphisme, communication, etc.). L’idée, c’est garder les compétences et la qualité, mais en version optimisée tout en restant des artisans.
Plus d’informations sur https://dod-objets.com
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