BOOSTE TA CARRIÈRE - Si vous voulez trouver un job, ne soyez pas perfectionniste

François Thibault
Publié le 2 décembre 2019 à 11h26, mis à jour le 2 décembre 2019 à 11h51
BOOSTE TA CARRIÈRE - Si vous voulez trouver un job, ne soyez pas perfectionniste
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#ÉPISODE21 - Dans ce rendez-vous de notre rubrique Work, François Thibault, consultant en leadership et "soft skills", propose ses conseils pour "booster" votre carrière. Aujourd'hui, il explore notre propension au perfectionnisme, qui peut être un véritable frein.

Vous travaillez sans cesse ? Ne faites aucune pause dans votre recherche d’emploi ? Vous trouvez toute information importante, et ne savez pas aller à l’essentiel ? Attention au perfectionnisme qui peut mener au burnout ! Le perfectionnisme n'est pas une conscience morale visant à bien travailler. Ce n'est pas le plaisir du travail bien fait, mais l'incapacité totale à fixer des limites réalistes et sensées à notre travail, de peur de se sentir mal.

Le perfectionniste travaille beaucoup, afin de confirmer sa valeur, de se prouver qu’il vaut quelque chose. Il ne sait pas travailler normalement car pour lui, cela signifie mauvais travail. Et mauvais travail veut dire échec. L’échec est inacceptable pour lui. Que vont penser les autres ? 

Le perfectionnisme est une tentative de ne jamais se retrouver nez-à-nez avec son estime de soi, qui est donc souvent peu élevée. L'estime de soi est la valeur que l’on se porte, c'est l'opinion de soi-même. Plus elle est élevée, plus on se fait confiance. Moins elle l’est, plus le regard des autres prend de la place. Et le regard des autres ne doit pas diriger vos choix, ni la gestion de votre temps et priorités.

Par souci de perfectionnisme, on peut avoir tendance à négliger ce qui est vraiment important comme tâche pour avancer vers ses objectifs, comme trouver un emploi. Or, la priorité est de booster sa carrière, de trouver un autre emploi. Pour cela il faut fuir le perfectionnisme...

Connaissez-vous les 2 P ? Le Peureux et le Perfectionniste ont un point en commun. Ils attendent d’être prêts, que tout soit parfait pour se lancer. Du coup, ils ne se lancent jamais, ou trop tard ! Que de regrets… et de "j’aurais dû"… Or, le temps presse, la vie est courte, alors autant la passer à faire des choses qui comptent ou ont un vrai impact sur sa vie.

Une semaine pour l'emploi : un artisan retrouve du travailSource : JT 13h Semaine

Il faut accepter le fait que la perfection n'existe pas

La perfection est un concept qui n’existe pas. Elle est seulement dans les intentions. Le monde bouge, les besoins des consommateurs sont mouvants, donc ce qui est parfait pour vous ne le sera pas forcément dans six mois. Et puis, vous trouverez toujours une personne qui vous dira que votre travail, le graphisme de votre CV, les couleurs de votre site nouveau site web auraient pu être mieux. On peut toujours améliorer un produit, et on peut aussi s'améliorer soi-même par la connaissance de soi. De même, j’entends souvent "je cherche le job parfait". J’ajoute tout le temps les mots "parfait pour vous". C’est-à-dire qu'il vous correspond à l’instant T. Car nos envies et nos goûts peuvent aussi évoluer…

Le perfectionnisme a donc une conséquence majeure. Il vous ralentit dans l’exécution des tâches vraiment importantes pour progresser vers vos objectifs professionnels ou personnels. Bill Gates a dit : "Quand j’ai une tâche importante à donner, je la donne toujours à des personnes paresseuses. Parce qu’elles trouvent des solutions plus rapidement que les perfectionnistes. Elles vont à l’essentiel."

Quelles solutions pour sortir du perfectionnisme ?

> Remplacer perfectionnisme par "faire de son mieux" et vous lancer

C’est ce que j’appelle la confiance en soi, cette capacité à se lancer malgré les doutes et les incertitudes. Les retours clients sur un produit vous feront davantage gagner de temps ! Alors acceptez les doutes et faites confiance à votre capacité à faire face à ce qui va arriver. Vous avez survécu à combien de journées "pourries" ? Toutes, puisque vous lisez cet article. Tout va bien se passer…  !

> Tolérer l'échec et devenir patient

L'échec est la première étape de la réussite. Un enfant échoue 2.000 fois avant de marcher. Combien de fois avez-vous tenté de faire du vélo avant de réussir ? Le perceviez-vous comme un échec ? L’échec est une question de perception. Jouer aux fléchettes et manquer la cible est un échec ? Non, si c’est un jeu. S'il faut miser de l’argent ou s’il y a votre boss à qui vous voulez plaire, manquer la cible est un échec. Question d’enjeu. Donc de perception.

Pour arriver à changer votre perception de l’échec, reprenez ce que vous pensez en être un dans votre vie, et observez ce que cela vous a permis de développer comme qualités, que vous n’auriez pas eues sans lui Toute réussite n’est pas immédiate, alors vous devez apprendre à devenir patient. 

> Arrêter avec le regard des autres

La vraie liberté est cette capacité qu’ont les enfants à être insouciants et dans l’instant présent. Ils ne se disent pas "que vont penser les autres si je dis ou je fais ci ou ça ?". C’est un choix. Observez les conséquences du regard des autres sur votre vie actuelle (professionnelle, argent, carrière, amour, amis, corps). Puis demandez-vous quelles auraient été les différences si vous n’aviez pas tenu compte de celui-ci .

> Diminuer les horaires afin de pas faire 13 mois en 12

Savez-vous que selon une étude d’Harvard, 47% du temps, nous ne sommes pas concentrés sur ce que nous faisons ? Divertis par nos pensées, les notifications mails, les discussions peu importantes… Ayez bien en tête ce qui est prioritaire pour vous pour l’année à venir en clarifiant vos 2 à 3 "tops objectifs", 2 à 3 priorités de recherches de job. Puis concentrez votre temps et énergie dessus. Interrogez-vous dès que vous faites quelque chose en vous demandant : "Est-ce que ce que je fais est important pour me rapprocher de mes 2-3 objectifs ?". Si tel est le cas, continuez, sinon changez votre focus, c’est-à-dire là où vous mettez votre attention, votre temps et votre énergie.

> S'affirmer et apprendre à dire non

L’affirmation de soi est cette capacité à exprimer ses opinions de façon ni passive ni agressive. Elle permet de savoir dire non aux autres et aux diversions. Pour la développer, il est important d’avoir de l’estime pour soi. On a tendance à naturellement se sous-estimer. Pour l’améliorer, listez vos 5 qualités principales, vos 5 compétences principales, et les 5 accomplissements dans votre vie. Puis interrogez votre entourage en posant cette question : "Quand tu penses à moi, quelles sont les 5 qualités qui te viennent à l’esprit (ou 5 compétences selon le contexte) ?". Le chiffre 5 est important. Voir grand permet d’avoir de meilleurs résultat : ils vous en trouveront au moins 3 comme cela. Donc plus que si vous leur demandiez seulement de citer vos qualités. 

> Se fixer des limites et des deadlines

Il faut apprendre à se dire non à soi aussi. Car on est son pire ennemi. Pour cela, mettez-vous des limites. Rappelez-vous quand on vous demande en urgence de livrer un projet ou d'effectuer une tâche pour "ce soir" : vous y arrivez ! Car vous allez à l’essentiel. C’est tout l’intérêt de se fixer des dates limites à l’exécution d’une tâche. C’est un des moyens les plus puissants pour limiter les effets néfastes du perfectionnisme. Avant une tâche, comme celle de faire une lettre de motivation, essayez par exemple de vous dire "j’essaye de la faire en 30 mn". Et peu importe si vous la faites en 45 mn. La loi de Parkinson dit que "plus on a de temps pour faire quelque chose, plus on en prend, sans que le résultat soit forcément meilleur".

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> Placer la barre moins haute 

Par exemple, au lieu de relire 5 fois votre CV, lettre de motivation ou email, décidez au préalable de ne le relire que 2 fois. Que de temps gagné !

> Demander de l'aide et déléguer

C'est une illusion de croire que l’on peut y arriver seul. Vous devez avoir 5 amis fidèles pour atteindre vos objectifs. Il est primordiale de se demander QUI peut vous aider. À faire un CV du mieux possible. À rentrer en contact avec telle personne etc.

> Faire des to-do-list

Voir une trop longue to-do-list peut être effrayant et décourageant. Vous devez apprendre à l’écrémer. C’est pourquoi je vous invite à prendre un crayon et à colorer les 3 tâches principales que vous souhaitez effectuer chaque jour ou semaine. Ainsi, elles sortent du lot et rassurent votre cerveau quant à sa capacité à les accomplir. Il peut aussi se focaliser dessus. 

> Faire une "to-me-list"

Vous devez vous préserver, car le fait de se sentir bien est un moteur de la performance. Quel est votre niveau de confiance en vous, de créativité, d’audace quand vous êtes heureux ? C’est pourquoi je vous invite à faire une "to-me-list" chaque jour. C’est-à-dire "qu’est-ce que je vais faire pour moi aujourd’hui". Cela peut-être prendre 5 minutes pour aller discuter avec ses collègues, comme s’autoriser à en prendre 10 pour méditer. Libre à vous, il faut une activité qui vous aide à avoir des émotions positives.

> Retrouvez les conseils de François Thibault sur son site FT Conseil et sur sa chaîne Youtube Libérez votre potentiel. 


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