Ce sont toujours les "vieux" métiers qui font rêver les jeunes

Publié le 22 janvier 2020 à 14h35
Ce sont toujours les "vieux" métiers qui font rêver les jeunes
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ÉTUDE - Le dernier rapport PISA de l'OCDE montre que les transformations en profondeur qui s’opèrent dans le monde du travail depuis deux décennies n’ont eu que peu de conséquences sur les aspirations professionnelles des adolescents. Ils rêvent des mêmes métiers que leurs aînés, mais avec un éventail plus restreint.

Les temps changent, le monde du travail aussi. Mais il y a une chose qui ne'évolue pas : les aspirations des jeunes dans l’univers professionnel. Le job qui les fait rêver. Le dernier rapport PISA de l’OCDE, intitulé Dream jobs : Teenagers’ career aspirations and the future of work et mené auprès de 600.000 adolescents de 15 ans dans 41 pays, montre en effet que leurs aspirations professionnelles sont peu ou prou les mêmes qu’avant, et qu’elles sont même désormais moins diversifiées. 

En fait, l’arrivée des médias sociaux et l’accélération technologique n'y ont rien changé : les professions classiques du XXe siècle, voire du XIXe, comme médecin, enseignant, vétérinaire, chef d’entreprise, ingénieur ou policier, continuent de nourrir les rêves des jeunes comme elles le faisaient il y a 20 ans. Sont aussi très recherchées les professions telles qu'avocat, designer, architecte, vétérinaire, acteur, musicien, infirmier... Le top 3 reste notamment un grand classique : docteur, professeur, puis chef d'entreprise.

Moins de rêves ?

Une tendance se dégage depuis quelques années : les préférences des ados se concentrent de plus en plus sur quelques métiers. 47% des garçons et 53% des filles interrogés prévoient ainsi d’exercer uniquement l’une des dix professions les plus populaires à l’âge de 30 ans. C’est une hausse de 8 points de pourcentage pour les garçons et de 4 points pour les filles depuis l’enquête PISA réalisée en 2000.

Ce resserrement des choix professionnels s’observe en particulier chez les jeunes issus de milieux socio-économiques plus défavorisés et chez ceux ayant obtenu de moins bons résultats aux tests PISA en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences, indique le rapport.

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Les conclusions de l’enquête ont été examinées par des professionnels de l’éducation, des chefs d’entreprise, lors du Forum économique mondial de Davos qui s'est ouvert mardi en Suisse. Pour Andréas Schleicher, directeur de l’éducation de l’OCDE, "il est préoccupant de constater qu’un nombre croissant de jeunes choisissent aujourd’hui leur métier à partir d’une liste restreinte de professions classiques les plus populaires, comme enseignant, avocat ou chef d’entreprise". Pour lui, "l'enquête montre que trop d’adolescents ignorent ou ne sont pas conscients des nouveaux types de métiers qui se créent, notamment du fait de la transformation numérique de l’économie".

Le rapport montre cependant que l’éventail des professions que les adolescents aspirent à exercer est plus diversifié dans les pays qui disposent de systèmes de formation professionnelle performants et bien établis. En Allemagne et en Suisse, par exemple, environ quatre jeunes sur dix se déclarent intéressés par dix professions. En Indonésie, à l’inverse, 52% des filles et 42% des garçons se destinent à l’une des trois professions suivantes uniquement : chef d’entreprise, enseignant, et médecin pour les filles, militaire pour les garçons. Les aspirations professionnelles des jeunes Allemands sont ainsi beaucoup plus variées et rendent mieux compte des véritables tendances de la demande sur le marché de l’emploi, estime le rapport.

Différences entre filles et garçons

Autre constat : les différences entre filles et garçons restent très marquées. Parmi les élèves ayant obtenu les scores les plus élevés au PISA, les sciences et l’ingénierie attirent majoritairement des garçons. Les données montrent également que les aspirations des élèves les plus brillants ne sont pas toujours à la mesure du potentiel que révèlent leurs performances scolaires. Les jeunes les plus performants issus des milieux socio-économiques les plus défavorisés sont en moyenne quatre fois moins enclins à exprimer des aspirations aussi ambitieuses que les meilleurs élèves issus des milieux les plus privilégiés.


La rédaction de TF1info

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