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Médecins, chercheurs... Les longues études bientôt synonymes de départ à la retraite à 70 ans ?

Publié le 11 janvier 2023 à 15h09

Source : JT 20h Semaine

La réforme des retraites prévoit la validation de 43 annuités pour partir à taux plein.
Chez celles et ceux qui ont suivi de longues études et intégré très tardivement le marché du travail, ces craintes émergent.
Pour autant, il ne leur faudra pas travailler jusqu'à 70 ans : un mécanisme prévoit en effet un âge maximal de 67 ans sans décote.

Bien décidé à réformer le système de retraite, le gouvernement a présenté ses derniers arbitrages en ce début de semaine, actant par exemple le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans à partir de 2030. Si la situation des salariés qui ont commencé à travailler très jeune a été largement mise en avant, avec des dispositifs permettant d'anticiper un départ, le projet défendu par Elisabeth Borne a suscité des interrogations au sein d'une autre part de la population : les Français très diplômés, dont les études se sont poursuivies de longues années et qui ont connu une entrée tardive sur le marché du travail.

67 ans au maximum, sans décote

Après l'annonce d'une durée de cotisation minimale de 43 ans pour obtenir un taux plein, certains n'ont pas tardé à ironiser sur le projet du gouvernement. "Tous les gens en études longues, les redoublants, ceux en réorientation, les doctorants : On fondera un club « 70 ans et toujours cotisant »", a lancé un internaute. Dans le monde médical aussi, on a entendu des dents grincer : "Entendre en permanence que ceux qui ont fait des études longues peuvent bosser plus longtemps parce qu’ils sont pas fatigués… et qu’ils ont des jobs cools. Ben les gars, faites pas médecine. Je bosse depuis mes 17 ans, minimum 45h/semaine, nuits, WE", témoigne pour sa part une soignante. Un entrepreneur, lui aussi très mitigé, résume la situation en estimant que "ce sont ceux qui ont fait des études longues qui vont morfler". 

Si beaucoup des publications évoquent une barre symbolique des 70 ans, le texte présenté va-t-il conduire à des départs aussi tardifs ? Non, comme le précise la synthèse des grands axes de la réforme, partagée par le site gouvernemental "Vie publique". Si "la durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein sera portée à 43 ans dès 2027", il est d'emblée précisé que "l'âge de la retraite à taux plein (sans décote) reste fixé à 67 ans". Cela vaut à la fois pour les salariés qui ont connu des carrières marquées par des périodes d'inactivité (et qui n'ont ainsi pas assez cotisé en théorie) que pour celles et ceux dont les études ont conduit à une arrivée tardive sur le marché du travail.

Si l'Assemblée nationale adopte la réforme telle qu'annoncée par la Première ministre, la situation des Français qui ont suivi de longues études ne sera donc pas amenée à évolue de manière majeure. Si la durée de cotisation de 43 ans est avancée dans le temps (en vigueur dès 2027) par rapport aux précédents textes sur les retraites, l'âge de départ à taux plein ne va, lui, pas évoluer. Ce qui signifie que personne n'aura à travailler au-delà de 67 ans pour éviter une décote faisant chuter le montant de sa pension.

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Thomas DESZPOT

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