En visite en Charente-Maritime jeudi, Emmanuel Macron annoncera que les stages des élèves en lycées professionnels seront rémunérés dès la rentrée prochaine, selon des sources concordantes.Le montant du versement reste à arbitrer, mais il est sûr qu'il sera "pris en charge par l'État à 100%".Le président détaillera d'autres mesures pour l'enseignement professionnel, comme la fermeture de certaines filières et l'ouverture d'autres.
Pour encourager les élèves à rejoindre les filières professionnelles, Emmanuel Macron compte sur un geste fort. Lors d'un déplacement en Charente-Maritime jeudi, le président annoncera une mesure phare : la mise en place d'une rémunération pour les élèves des lycées professionnels durant leurs stages en entreprise dès la rentrée prochaine, ont indiqué des sources concordantes à LCI. Depuis le lycée technologique et professionnel Bernard Palissy à Saintes, à l'occasion de l'une de ces visites de terrain qu'il multiplie depuis la promulgation de la réforme des retraites, il présentera plus largement la réforme du lycée professionnel que l'exécutif prépare, dans le but de rendre ces formations plus attractives.
La gratification des stages réalisés en entreprise au cours de la formation, versée dès septembre, sera "prise en charge par l'État à 100% pour les lycées professionnels, agricoles et de la mer", a précisé un conseiller de l'exécutif auprès de LCI. Jusqu'alors, aucune rémunération n'était proposée aux élèves pour les trois périodes de formation qu'ils devaient réaliser. Le montant de ce versement est encore en cours d'arbitrage, mais il est d'ores et déjà certain qu'il sera transmis au stagiaire "directement via l’établissement, mais pas via l’entreprise". D'autres annonces viendront compléter ce dispositif.
Des filières fermées, d'autres ouvertes mais "pas moins de places"
Emmanuel Macron indiquera notamment que certaines filières vont ouvrir et d'autres fermer. Si les lycées professionnels accueillent un lycéen sur trois, seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d’un CAP parviennent à s’insérer dans l’emploi dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme, selon l'Élysée. En fonction des filières, le taux d'emploi à l'issue des lycées professionnels s'échelonne de 10 à 90%, précise le conseiller de l'exécutif à LCI.
Certains parcours, qui affichent un taux d'insertion de 10%, permettent de poursuivre les études ensuite, mais cela n'est pas souvent le cas, notamment dans les filières de gestion ou de commerce, souligne cet acteur du dossier. Le gouvernement souhaite donc que la mention du taux d'emploi soit transparente sur la plateforme d'affectation des collégiens dans les lycées, Affelnet. Il prévoit aussi d'ouvrir de nouvelles filières "dans des secteurs plus porteurs et avec plus de débouchés dès la sortie", avec l'engagement "qu’il n’y ait pas moins de places en lycée professionnel, au contraire".
Un "pacte enseignant" avec "quelques spécificités"
Emmanuel Macron devrait aussi annoncer la mise en place d'accompagnement personnalisé pour lutter contre le décrochage, et des mesures pour permettre davantage aux élèves qui souhaitent poursuivre leurs études de pouvoir le faire, "en reconnaissant mieux les formations, et pourquoi pas des classes passerelles". Le pacte enseignant, qui concerne les filières générales et prévoit une hausse de rémunération pour les professeurs qui accepteront de nouvelles missions, sera par ailleurs décliné sur les lycées professionnels, en prévoyant "quelques spécificités".
L'exécutif ne souhaite pas préparer un projet de loi pour mettre en place toutes ces annonces, mais plutôt passer par des mesures réglementaires, comme cela est souvent le cas dans des dossiers liés à l'Éducation nationale. Au total, plus d'un milliard d'euros sera débloqué pour mettre en œuvre ces dispositifs, octroyés en partie par le projet de loi de finances rectificatives pour cette année et dans celui de l'année prochaine. Des plateaux techniques verront aussi le jour dans les établissements, financés par les régions, avec une enveloppe de 2,5 milliards d'euros tirée du plan "France 2030".
L'Élysée avait d'ores et déjà annoncé préparer une réforme qui puisse être une "transformation ambitieuse", destinée à "faire réussir la jeunesse et disposer des compétences d'aujourd’hui et à venir". Il avait détaillé trois priorités : "la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de l'insertion professionnelle et la reconnaissance du travail et de l’engagement du corps enseignant". Lors de son déplacement en Charente-Maritime, Emmanuel Macron sera accompagné des ministres de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, du Travail, Olivier Dussopt et de l'Enseignement professionnel, Carole Grandjean.
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