L"École "au travail de papa": une entreprise brestoise accueille les enfants de ses salariés

V.F
Publié le 29 mai 2020 à 17h21, mis à jour le 29 mai 2020 à 18h43

Source : JT 20h Semaine

INITIATIVE - À Brest, une entreprise a transformé une partie de ses locaux en salle de classe. Distance d'un mètre entre les tables, masque, gel hydroalcoolique... Dans cette micro-école, tout est fait pour respecter les gestes barrières.

Que faire quand on doit retourner au travail et qu'on ne sait pas comment faire garder ses enfants ? Et si la solution était de les amener au bureau !  C'est en tout cas l'idée ingénieuse d'un magasin spécialisé dans les poêles à granulés de Brest qui a recruté une enseignante et aménagé une salle de classe dans ses locaux pour permettre aux employés d'y scolariser leurs enfants tout en venant travailler.

Michael Vallée est responsable technique dans ce magasin, et grâce à cette école d'un nouveau genre, il a pu reprendre le travail le 11 mai à temps plein. "Le fait d'avoir l'école ici, surtout avec les protocoles scolaires, un jour sur deux ou deux jours par semaine, c'était compliqué, là c'est super. Je peux rester au boulot à plein temps, reprendre mon activité normale", dit-il au JT de 20h. "J'aurais été sûrement plus stressé à l'école avec beaucoup plus d'enfants que là où ils sont maximum neuf et où tout est bien respecté", poursuit-il.

Avec ce dispositif de création d'école, on a pu remultiplié par trois la production, revenir quasiment au même niveau qu'avant le Covid.
Pierre Godonneix, directeur-général d'Airmetic

Cette salle de classe dans l'entreprise, c'est l'idée de Pierre Godonneix, directeur général d'Airmetic. Elle a germé quand il a appris que ses enfants ne pourraient retourner en cours que quelques jours par semaine, après le confinement. Depuis trois semaines, son initiative permet aux employés de venir travailler tout en scolarisant leurs enfants les jours où ils ne vont pas à l'école.

"On avait la chance d'avoir des locaux adaptés", souligne le chef d'entreprise. Il a prévenu son assurance et repensé l'aménagement de la boutique, "pour que les enfants ne risquent pas de se cogner ou de se pincer avec les portes des poêles", et contacté une entreprise spécialisée "pour se fournir en masques, en savon et en gel hydroalcoolique". Les repas sont fournis par "le restaurateur qui est installé de l'autre côté de la rue." Et cerise sur le gâteau : "Avec ce dispositif de création d'école, on a pu remultiplier par trois la production, revenir quasiment pareil qu'avant le Covid", ajoute-t-il.

Du sport sur le parking

Pour les cours, Pierre Godonneix a suivi l'avis de son épouse enseignante et contacté l'académie de Rennes "pour avoir des conseils". "Ils ont accueilli l'idée avec bienveillance", dit-il. Une petite annonce est passée sur Facebook, et une professeure trouvée dès le lendemain. Coût total de l'opération, enseignement, fournitures et nourriture compris : environ 7.000 euros. "On s'y retrouve, car tous les salariés sont en poste. En quinze jours, l'opération était amortie."

Isabelle Le Duff, recrutée pour l'occasion est également ravie : "C'est un CDD de deux mois. Je suis le programme des professeurs. Tous les matins, je reçois par mail ce qu'ils ont à faire, et je passe de l'un à l'autre pour les aider", souligne cette enseignante à domicile. Et les enfants sont plus que comblés par cette initiative : "Elle nous explique plus parce qu'il y a moins d'élèves", estime Maelys, élève de CE1.

L'après-midi, place à la détente. C'est David, technicien de son état, qui devient prof de sport sur ses heures de travail. L'employé, qui a suivi des études de sport, joue les enseignants deux fois par semaine. Une nouvelle mission qui s'arrêtera en même temps que l'école le 3 juillet prochain.


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