EMPLOI - Alors que certains secteurs peinent à recruter des candidats formés à leur activité, de nombreuses entreprises –PME comme grands groupes- ont trouvé la parade : elles se transforment en quelque sorte en centre de formation pour leurs futurs employés.
En 2017, selon les chiffres de Pôle Emploi, plus de 150.000 offres d'emplois n'ont pas été pourvues. Certaines n'ont même fait l'objet d'aucune candidature. Deux secteurs sont particulièrement touchés par le manque chronique de postulants : la métallurgie et la construction. Et le problème concerne aussi bien les PME et les grands groupes.
Pour le régler, de plus en plus d'entreprises ont trouvé la solution : elles forment désormais elles-mêmes leurs nouvelles recrues. C’est par exemple le cas d'Hexagone Fermeture, une PME spécialisée dans la robotique et la maintenance. Son patron, Yohann Chouraqui, a ainsi décidé de créer son propre centre de formation. Ce dernier sera installé à partir d’octobre dans un bâtiment flambant neuf. Un investissement de 700.000 euros, auquel viendront s'ajouter 100.000 euros de frais de fonctionnement chaque année. "Pour une entreprise qui réalise entre 6,8 et 7 millions de chiffre d’affaires, cela commence à être conséquent. Mais c’est indispensable si nous voulons continuer à progresser", explique-t-il.
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Les grands groupes ont également choisi de miser sur la formation en direct de leurs futures recrues. Pour attirer les candidats, Veolia utilise par exemple les réseaux sociaux pour promouvoir son campus -un investissement de 50 millions d'euros. Une stratégie également adoptée par le secteur de luxe. "Si on n’a pas une formation typiquement haute couture, on ne peut pas faire de la haute couture", souligne Catherine Rivière, directrice mode et prestige de Dior Couture.
Plus prosaïques, certaines entreprises n’avaient pas attendu la pénurie actuelle pour agir de la sorte. C’est notamment le cas d’Airbus, qui forme ses propres salariés depuis... 50 ans !