EMPLOI - La direction de l'avionneur européen a présenté ce jeudi son plan de restructuration France en comité de groupe. Dans une interview au Spiegel, le président du groupe a appelé à des aides de l'Allemagne et à la France pour sauver des emplois.
C’est ce qui s’appelle un appel à l’aide. Aux aides, plutôt. Après que la direction d’Airbus a dévoilé les détails du plan social, le président du groupe européen Guillaume Faury affirme, dans une interview parue dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel que quelque 3.500 emplois pourraient être sauvés… si l'Allemagne et la France apportent leur aide.
En Allemagne, "nous pensons que jusqu'à 500 emplois pourraient être sauvés si le gouvernement allemand nous soutenait, par exemple par le biais du programme de développement d'avions à hydrogène. L'extension du chômage partiel à 24 mois pourrait garantir jusqu'à 1.500 emplois supplémentaires", précise-t-il ainsi. En France, les suppressions de postes s'élèveraient en outre à 3.500 et non plus 5.000, ajoute-t-il.
Nous allons vers un cataclysme social
Jean-François Knepper, FO
L’interview sort alors que la direction de l’avionneur a communiqué ce jeudi plus en détail l’ampleur du plan social, auprès des syndicats. C’est Toulouse qui va payer un lourd tribut à la crise du secteur aérien post-Covid : près des trois quarts des 5.000 postes qu'Airbus compte supprimer en France le seront dans la capitale européenne de l'aéronautique. D'après le décompte communiqué jeudi aux syndicats en comité de groupe, outre les 3.500 postes à Toulouse, le plan social chez Airbus et sa filiale Stelia Aerospace touche aussi durement Saint-Nazaire (près de 600 emplois supprimés) et Nantes (près de 500).
Le patron du 1er syndicat chez Airbus, Jean-François Knepper (FO), a dénoncé un "plan excessif et disproportionné". "La crise est conjoncturelle, mais le plan est structurel". Toulouse, où Airbus et ses filiales emploient quelque 25.000 salariés, "est la capitale de l'aéronautique, quand l'orage arrive, elle est plus mouillée que les autres" mais "ce n'est pas une raison pour justifier tout et n'importe quoi". "Nous allons vers un cataclysme social à l'automne", a-t-il mis en garde. "Comment l'Etat peut-il accepter autant de licenciements ?".
Deux tiers de cols blancs, un tiers de cols bleus
Selon FO, la CFE-CGC et la CFTC, les trois principaux syndicats, les quelque 5.000 suppressions en France (sur un total de 15.000 dans le monde) annoncées mardi par l'avionneur pour d'ici l'été 2021 incluent 704 postes chez le fabricant d'aérostructures Stelia, filiale à 100%. Et 186 chez le constructeur ATR, une co-entreprise entre Airbus et l'italien Leonardo.
A Toulouse et sa périphérie, notamment à Blagnac, l'"Airbus City", ce sont 2.398 suppressions de postes à la production, 980 au siège, 186 chez ATR et 36 chez Stelia qui sont prévues.
"D'après les chiffres qu'on a vus, les suppressions de postes c'est deux tiers de cols blancs et un tiers de cols bleus", a affirmé de son côté Florent Veletchy, délégué syndical central à Airbus de la CFTC, 3e syndicat du groupe. "Tout le monde est impacté (...) c'est du jamais vu", a-t-il relevé, rappelant que pour les principaux syndicats du groupe, la ligne rouge était d'éviter "les départs contraints pour toutes les catégories", alors que la direction n'a pas exclu des licenciements secs.
En France, où le groupe compte 49.000 salariés, le ministère de l'Économie et des Finances a dénoncé mardi un plan "excessif", tout comme les syndicats qui ont mis en cause une réaction à court terme, fragilisant les efforts de relance de l'avionneur une fois passée l'onde de choc sur la filière de l'épidémie de Covid. "C'est une crise grave mais conjoncturelle, on a une charge d'activité pour dix ans", a souligné Florent Veletchy, exprimant aussi une "grande inquiétude pour le bassin de l'emploi" dans la région toulousaine, avec les dégâts attendus parmi les sous-traitants d'Airbus.
Les syndicats vont "maintenant s'assoir à la table des négociations (...) On commence lundi matin et on est partis pour quatre mois", a indiqué Jean-François Knepper. Mais jugeant que les "dirigeants se sentent un peu décomplexés", il a souligné la détermination des syndicats à les "ramener à la raison". "S'ils veulent passer en force, on montera le ton".
Mercredi, les salariés d'Airbus sont appelés par les trois syndicats à une manifestation au siège de l'avionneur.
Le trio syndical espère que les départs anticipés, volontaires, une activité partielle longue durée et des dispositifs de formation, permettront de diminuer le périmètre du plan. Les syndicats entendent aussi défendre les sous-traitants, car l'ensemble de la filière emploie quelque 60.000 personnes dans la métropole de Toulouse, 90.000 dans l'ex-région Midi Pyrénées.
"Airbus ne redémarrera pas si les sous-traitants disparaissent", souligne Jean-François Knepper. La déléguée CFE-CGC Françoise Vallin relève, elle, le "risque pour la survie de petites entreprises fragilisées avant la crise". Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc redoute un "effet domino" sur les "plus de 800 sous-traitants, aux PME ou TPE regroupées dans Aerospace Valley". Pour lui, le plan social d'Airbus doit être "rediscuté et minimisé". "Les salariés et leurs compétences sont la principale richesse du secteur aéronautique. Il faut donc tout mettre en œuvre pour la préserver", a pour sa part réagi la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga. L'Etat a annoncé un plan de relance du secteur aéronautique de 15 milliards d'euros, qui englobe l'aide prévue pour Air France.
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