Qu'est-ce qu'un "Impact Positif" ?

par Fabrice BONNIFET Fabrice BONNIFET
Publié le 22 septembre 2020 à 16h48, mis à jour le 22 septembre 2020 à 17h03
 Fabrice Bonnifet, président du C3D
Fabrice Bonnifet, président du C3D

EDITO – Tout le monde en parle mais de quoi s'agit-il exactement ? Fabrice Bonnifet, président du C3D, le Collège des Directeurs du Développement Durable, nous livre sa vision des impacts positifs -et négatifs- induits par les entreprises pendant le processus de production.

Pour les entreprises et les citoyens conscients des enjeux sociaux et environnementaux d’un monde aux portes de l’emballement climatique, il est essentiel de savoir évaluer et maximiser ses impacts positifs. L’objectif est bien de vivre mieux tous ensemble, en réduisant les inégalités sociales génératrices de ressentiments et de mal être, tout en diminuant la pression sur les ressources naturelles et les écosystèmes. 

Mais clarifions ce qu’est un "impact positif". Toute activité humaine engendre des impacts plus ou moins perceptibles par différents types de parties prenantes (citoyens, associations…). Il faut comprendre par impact, la conséquence ou l’effet d’une action sur autrui ou sur l’environnement.

Ainsi, une entreprise profitable, qui produit par exemple des meubles,  aura un impact social positif car elle créée de l’emploi, paie des impôts nécessaires aux services publics et rémunère ses actionnaires. Dans le même temps, cette entreprise utilise des matières premières, des machines et de l’énergie pour produire ses meubles. Tous ces éléments ne sont pas neutres pour l’environnement. Dans la plupart des cas, les étapes successives de fabrication et d’utilisation d’un produit génèrent en effet également, outre de la valeur ajoutée, des pollutions que notre petite planète ne peut plus digérer.  

Ces pollutions sont diverses suivant les secteurs d’activités. Elles se traduisent par des activités d’extractions de matériaux préjudiciables à la biodiversité, à des rejets dans l’air de gaz à effet de serre à l’origine de la crise climatique, des rejets dans l’eau, dans le sol, dans les milieux naturels.  

Et non, un "impact positif" ne compense pas un "impact négatif. Ce n’est pas parce qu’une entreprise fait des profits qu’elle peut se permettre de ne pas intégrer les faits scientifiques dans sa stratégie. Non, il n’y a pas de fatalité à produire en étant prédateur pour la nature. Non, le simple respect de la réglementation n’autorise plus à s’auto-attribuer un permis de polluer sans scrupule. La responsabilité morale est d’accepter de remettre en cause son modèle d’affaires pour concilier rentabilité économique et durabilité, car il n’y a pas de planète B. 

Bonne nouvelle, des solutions existent pour faire autrement avec toujours moins d’effets collatéraux négatifs. Les initiatives vertueuses se multiplient partout sur la planète. Elles démontrent qu’une autre façon de produire le monde est possible et que l’impossible est seulement dans les frontières arbitraires que nous nous fixons.


Fabrice BONNIFET Fabrice BONNIFET

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