Cécile Schmollgruber, la Française pionnière de la 3D qui a tapé dans l'oeil de James Cameron

Publié le 21 février 2018 à 11h48, mis à jour le 21 février 2018 à 12h12
Cécile Schmollgruber, la Française pionnière de la 3D qui a tapé dans l'oeil de James Cameron
Source : ROBYN BECK / AFP

PORTRAIT - La Française Cécile Schmollgruber a participé récemment au tournage du second volet d'Avatar aux côtés du réalisateur James Cameron. Sa start-up, Stereolabs, a développé une technologie qui permet de corriger les images en 3D pour ne pas donner trop le vertige aux téléspectateurs.

Ils sont arrivés en Californie en espérant décrocher une nouvelle vie, changer le monde. Aujourd'hui, ils occupent des postes de prestige chez les GAFAN, sont reconnus pour leur talent et leur créativité, ont mis sur pied des start-up révolutionnaires. Gros plan sur ces Français qui réussissent dans la Silicon Valley. Episode 3 : Cécile Schmollgruber, pionnière dans le domaine de la captation en 3D. 

C'est quoi son job ?

Depuis San Francisco, où elle vit désormais, la Française Cécile Schmollgruber fait figure d’héroïne dans le milieu de la french tech. A 33 ans, la CEO de Stereolabs est à la tête d’une pépite, qui travaille aujourd’hui avec les plus grands noms du cinéma et de la tech. La technologie développée par cette jeune ingénieure permet d’analyser les images provenant de deux caméras nécessaires aux tournages 3D. Elle les compare, mesure leurs défauts d’alignement et de positionnement, et les corrige automatiquement, ce qui limite l’inconfort visuel des spectateurs. Mieux encore, en réduisant le temps de mise en place des prises de vue et grâce aux traitements intégrés, les coûts de production peuvent être réduits jusqu’à 80%.

Son petit coup de chance

Il y a quatre ans, la technologie développée par cette start-up a tapé dans l’œil de James Cameron pour le tournage du second volet du film Avatar (sortie prévue fin 2020). La start-up va collaborer durant deux ans avec le réalisateur canadien pour lui fournir des systèmes de captation en 3D sur-mesure. Un sacré coup de projecteur. StereoLabs, qui a conservé ses bureaux de Recherche & Développement à Orsay, en région parisienne, emploie aujourd'hui une vingtaine de collaborateurs entre la France, les États-Unis et Hong Kong. 

Comment elle en est arrivée là

Cécile Schmollgruber ne se doutait pas, il y a treize ans, qu'un simple projet de fin d'étude concernant l'imagerie médicale allait la mener si loin. Avec deux camarades de promo de l'Institut d'optique Graduate School, situé en région parisienne, la jeune entrepreneuse a travaillé, en collaboration avec le Centre hospitalier et universitaire de Tours, au développement d’un prototype d’endoscope 3D pour permettre aux chirurgiens d'avoir des images plus précises. En 2010, repéré par le géant sud-coréen Samsung, le trio fonde une société avec l'aide de l'incubateur Essec Ventures. Stereolabs est née. 

C'est quoi ses atouts ?

Au-delà de son parcours réussi (elle a un double diplôme de l'Essec et de Dartmouth) et de son savoir technique, sa détermination à toute épreuve lui a été essentielle dans le milieu ultra masculin et parfois machiste de la Silicon Valley. "J'avais décidé de devenir une innovatrice et rien ne pouvait m'arrêter", confiait-elle en 2016 à Madame Figaro. La jeune entrepreneuse a même suivi un stage à Harvard baptisé "Women and leadership" qui lui a appris à détecter les comportements sexistes. Son conseil aux femmes : "Cesser de toujours s’excuser".


Matthieu DELACHARLERY

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