Un an après l’affaire des pizzas surgelées contaminées par la bactérie E. coli, et la mort de deux enfants intoxiqués, les ventes de l’usine Buitoni de Caudry (Nord) sont en baisse.Le groupe Nestlé, propriétaire du site, n'a pas encore fait d'annonce formelle pour la suite, mais les salariés craignent aujourd’hui pour leur emploi.
Ils se battront jusqu’au bout. Il y a deux semaines, à Caudry, les salariés de Buitoni apprennent que leur usine est une nouvelle fois mise à l’arrêt. Après le scandale sanitaire des pizzas contaminées, ils craignent sa fermeture définitive. "Franchement on est tristes. Parce que moi, ça fait plus de 20 ans que je travaille ici, c'est comme une famille", explique une salariée. "On n'est pas bien, on est dégoûtés, on a mal pour eux, surtout pour les jeunes derrière, et c'est malheureux qu'une usine comme ça en soit arrivée là après autant d'années", réagit une habitante.
On a le doute qu'elle va fermer, mais les gens ne veulent pas qu'elle ferme, c'est leur outil de travail pour vivre"
Un participant à la manifestation
Ici, un an plus tôt, la bactérie Escherichia coli, retrouvée dans des pizzas surgelées, causait la mort de deux enfants et en contaminait une cinquantaine d'autres. Difficile de déterminer l’origine du problème : un manque d’hygiène ou le changement de farine utilisée pour préparer les pizzas.
L’usine du groupe Nestlé, à l’arrêt pendant près de dix mois, n’a rouvert que mi-décembre. Mais depuis, les ventes ont chuté. "Si personnes ne veut les pizzas, c'est la fin de l'usine, oui", affirme une participante. "On a le doute qu'elle va fermer, mais les gens ne veulent pas qu'elle ferme, c'est leur outil de travail pour vivre", réagit un homme sur place. Aujourd'hui, 140 emplois sont en jeu. Alexia a travaillé 27 ans dans cette usine. À 48 ans, elle n’imagine pas se reconvertir. "On sait qu'on ne retrouvera pas un travail qui va nous plaire de la même façon, un salaire qui sera sans doute pas équivalent non plus, il faudra qu'on trouve une solution, mais on ne va rien lâcher", explique-t-elle.
À Caudry, Buitoni est le second employeur. Ce lundi matin, habitants et élus ont affiché leur soutien aux côtés des salariés. Parmi eux, Xavier Bertrand. "Ce que l'on veut, c'est que Nestlé, qui en a les moyens, remette de l'activité. Une activité différente, évidemment, dans cette usine, ici, à Caudry", explique le président du conseil régional des Hauts-de-France.
Pour l’instant, pas de chômage technique. Les salariés sont payés jusqu'à fin mars, date à laquelle Nestlé devrait annoncer si l’usine ferme définitivement ou se transforme.
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