Prime de 450 euros pour les chauffeurs RATP assidus : un dispositif efficace ?

par La rédaction de TF1info | Reportage vidéo : Charles Diwo, Laura Baqué, Stacy Petit
Publié le 26 octobre 2022 à 12h48

Source : JT 20h Semaine

L’absentéisme au travail pose de gros problèmes, notamment à la RATP.
L’entreprise vient de lancer une mesure étonnante : des primes pour ceux qui viennent travailler, en plus du salaire.
Est-ce que cela marche ? TF1 a enquêté.

Vous avez eu beau courir, arriver devant votre arrêt de bus, les portes se ferment. Et déjà, il s’éloigne. Vous voilà condamné à attendre le prochain bus, parfois longtemps, très longtemps. "Avant, on avait des bus toutes les 4-5 minutes. Maintenant, ça peut être 26 minutes ou plus d'une heure", nous explique une usager dans le 10e arrondissement de Paris. "Il y en a de moins en moins, ils sont de plus en plus bondés. Ce n'est vraiment pas rigolo", déplore une autre. En cause, un manque de chauffeur et un absentéisme de ceux en poste.

Une prime de présence

En septembre, plus de 1000 véhicules sont quotidiennement restés dans les entrepôts de la RATP au lieu de rouler. Pour inciter les conducteurs à se remettre au travail, la RATP va leur offrir une prime de présence. Concrètement, les primes seront les suivantes : 100 euros pour un mois sans absence, 250 euros pour deux mois consécutifs et 450 euros de prime pour trois mois de suite. Par contre, un seul jour d’arrêt non prévu sur la période et la prime retombe à zéro. Un système dénoncé par Alexis Louvet, co-secrétaire du syndicat Solidaires RATP. "Cette prime ne sera que très peu distribuée en réalité. Les malades, les gens qui sont en isolement, les gens qui sont en soin enfant, les gens en formation professionnelle sont exclus de cette prime", dénonce-t-il dans la vidéo en tête de cet article.

L'exemple de Saint-Loubès

Cette prime peut-elle fonctionner ? Pour le savoir, direction Saint-Loubès. Cette commune en Gironde a mis en place il y a un an un bonus annuel de 500 euros pour les agents publics les plus assidus. À l’époque, elle enregistrait un taux d’absentéisme de 19%. A-t-il été réduit ? Plutôt. "Les absences longue durée sont en train de s'améliorer et ça, c'est très important pour nous parce que les agents absents commencent à revenir", explique la maire Emmanuelle Favre.

Un mieux qui a tout de même coûté à la commune 93.000 euros. Une somme qui n’a pas permis d’éviter toutes les absences : celles de très courte durée sont toujours au même niveau qu’avant l’instauration de la prime.


La rédaction de TF1info | Reportage vidéo : Charles Diwo, Laura Baqué, Stacy Petit

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