DIGITAL NOMADES - En novembre, un salarié sur quatre a télétravaillé. Tant qu'à ne pas aller au bureau, certains ont décidé de mettre les voiles vers des destinations idylliques. Un rêve pas forcément inaccessible, on vous explique.
À les voir sur la plage sous le soleil matinal, on pourrait les croire en vacances. Mais non, il ne s'agit que d'une pause yoga dans leur journée de télétravail. "Derrière, ça nous permet de super bien bosser, d'être efficaces", commente Vanessa.
Cette Française a récemment posé ses valises aux Baléares. "J'aime l'Espagne, explique-t-elle. Je cherchais un endroit proche de la mer, de la nature, un peu moins touché par le Covid-19, où la vie était plus normale." Elle a donc mis son logement de banlieue parisienne en location et a opté pour un coliving, une colocation pour travailleurs nomades, sur l'île de Majorque.
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L'établissement depuis lequel elle travaille désormais en ligne, lancé début août par un jeune Français, propose à ses clients, au sein d'une villa éco-responsable de 400 mètres carrés, deux espaces de co-working, un autre de convivialité et huit chambres. La mise à disposition de l'une d'elles revient à 230 euros minimum par semaine. "On mange bien, les gens sont sympathiques, le style de vie est vraiment plus détendu. Je ne me suis pas posé beaucoup de questions pour venir ici...", sourit Cédric, un autre Français qui a investi les lieux.
Le "touriste idéal"
Comme Vanessa et Cédric, de plus en plus de salariés deviennent des "digital nomades". Ces travailleurs à distance n'ont besoin que d'un ordinateur et d'une bonne connexion Internet pour être opérationnels. L'engouement pour ce mode de travail innovant existait déjà avant la crise sanitaire, mais celle-ci a accéléré le phénomène selon Alvaro Rodriguez, fondateur d'un espace de coworking à Palma, la capitale des Baléares, qui lui ne propose pas de chambres pour dormir : "A mon avis, on a fait un bond de cinq ans" avec le Covid-19, assure-t-il. Face à la demande en hausse, le centre historique de Palma compte désormais à lui seul une vingtaine de lieux de coworking.
Après une année touristique catastrophique, en sachant que ce secteur représente 80% du PIB des Iles Baléares, ces travailleurs nomades sont donc une aubaine pour l'économie locale. "Avec la pandémie, on a découvert qu'il nous fallait un tourisme toute l'année, respectueux de l'environnement, qui s'intègre à la vie de l'île. Un nouveau résident en fait. Le digital nomade est donc le touriste idéal", estime Lucia Escribano, directrice du tourisme de l'île.
De fait, de plus en plus d'hôtels veulent attirer cette nouvelle clientèle venue des quatre coins de l'Europe en proposant des offres longue durée et des connexions Internet puissantes. Un enjeu de taille lorsqu'on sait que d'ici 2035, le nombre de ces travailleurs mobiles dans le monde pourrait atteindre un milliard.